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aLI Bouchachi un plasticien hors du pair.





CULTURE



Ali Bouchachi, un plasticien hors pair Entretien réalisé

Imprimer E-mail Détails Catégorie : L'Echo Culturel Publié le dimanche 12 avril 2015 19:12 Écrit par Selim Bahriz Affichages : 298

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Par: Selim Bahriz





Ali Bouchachi est un plasticien originaire de la ville de Tipasa, autodidacte et curieux il a accumulé au cours de sa vie bien des casquettes et pas seulement celle de capitaine de bateau. Il nous a ouvert les portes de sa maison pour cet entretien.



L’Echo d’Algerie : Qui est Ali Bouchachi



Ali Bouchachi: Je suis un natif de cette belle ville de Tipasa, j'y suis né le 26 mai 1950 et je compte y passer le reste de mes jours...j'aime ma ville ( rires)



Vous un êtes un artiste plasticien, mais pas seulement ?



 C'est vrai ! Malheureusement, l'art ne nourrit pas son homme et pour vivre, j'ai dû travailler et je l'ai fait dans la banque



depuis 1973, d'abord à la BNA puis à la BADR où je me suis occupé du service crédits jusqu'à ma retraite en 2005, mais j'ai toujours gardé un lien très fort avec la mer.



Comment êtes-vous venu à l'art ? Avez-vous fait une école ?



Oui ! L'école de la vie ! Je suis d'un naturel curieux et j'ai eu l'occasion de voir une fois un tableau fait avec des coquillages, il ne m'a pas fallu plus.



J'ai copié ce style, puis je me suis mis à faire des tableaux de sable colorié.... je reste



toujours en relation avec le monde de la mer, j'ai participé à la première exposition de la semaine culturelle du



Chenoua en 1995, c’était là ma première exposition et c'est pendant cette exposition que quelqu'un m'a soufflé l'idée de faire de la peinture, je n'y connaissais rien, mais comme j'aime



les défis je me suis lancé dans la peinture, à l'huile et la gouache.



Ali Bouchachi se définit de quelle école ?



Celle du symbolisme. Nous autres Chenoui, sommes très attachés aux symboles berbères, ils sont partout présents dans notre vie et dans notre art.



Sable colorié, peinture et matelotage Vous êtes un artiste éclectique ! Mais le matelotage, c'est quoi Ali ?



Le matelotage c'est l'art marin... la définition exacte serait l'apprentissage des différents nœuds et amarrages et par extension, ce mot englobe comme je vous l'ai dit ce qui touche à l'art d'attacher et de défaire les nœuds rapidement, ce qui est primordial dans la navigation en cas de manœuvres rapides.



J'ai lu un livre quand j’étais petit sur les nœuds marins et en bon mousse je m'y suis mis, cela m'a servi des années plus tard à tresser ces bibelots que vous voyez ici.



En définitive, vous vous définissez comme étant quoi Ali ? Peintre, sculpteur, tresseur de cordes?



En ce moment, je dirai que je suis plus marin pêcheur qu'artiste. Vous savez, l'art n'a jamais, à de rares exceptions près, nourri son homme...



Est-ce que vous vivez de votre art ?



Absolument pas ! Vous savez chaque fois que j'expose je mets la main à la poche, j'ai fait une dizaine d’expositions dans ma vie et je n'ai pas gagné un sou avec, jamais !



Quand je travaillais je devais prendre un congé spécial pour pouvoir exposer donc on me ponctionnait sur mon salaire les journées perdues et je devais souvent me déplacer par mes propres moyens, donc je perdais de l'argent au lieu d'en gagner et si ce n’était par passion je ne l'aurais jamais fait.



Un mot sur Ali Bouchachi



le marin pêcheur ?



Quand j’étais petit pendant la Révolution c’était la misère pour nous les Algériens, donc après l’école on traînait au port pour essayer de gagner quelques sardines en lavant les ponts des bateaux, puis les pêcheurs nous prenait pour les aider, à l'époque il n'y avait pas de moteurs, il fallait ramer et sans jeu de mot, pour gagner sa croûte et c'est ainsi que je me suis formé aux métiers de la mer. J'ai été aussi plongeur sous marin en 1968 où j'ai participé à la construction de la jetée du port de la Corne d'or, j'ai été aussi moniteur de voile ici à Tipasa, c'était en 1973 juste avant de rejoindre la BNA.



Quand vous vivez au milieu des marins vous êtes attiré comme par un chant de sirènes...



Tiens, vous êtes poète aussi Ali ?



Non ! Ça me vient comme ça (rires) j'ai aussi une autre corde à mon arc, c'est un métier qui tend à disparaître chez nous c'est le métier de réparateur de filets de pêche. Si les jeunes d’ici au lieu de perdre leur temps se mettaient à se métier ils pourraient gagner leur vie de façon plus de correcte.



Le mot de la fin ?



Mon souhait en tant qu'artiste et enfant de la mer, serait de



voir cet art du matelotage enseigné aux plus jeunes dans les écoles de voiles pour pérenniser cet art.



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