Ali Benflis provoque la panique à l'Entv

Après un long passage à vide, l'Entv a repris du terrain aux télés privées et cela à l'occasion de l'émission spéciale sur les candidats à la présidentielle de 2014 et leurs programmes. Après le candidat Belaïd Abdelaziz, la télévision publique a accueilli le candidat Ali Benflis. Il faut dire que depuis son départ du gouvernement, en 2003, Benflis n'a pas mis les pieds à la télévision. Il avait refusé de participer à l'émission avec les candidats en 2004, voilà qu'il revient, déterminé à imposer son discours et sa voix dans un espace qui l'avait longtemps exclu des radars. Monté à bloc par ses conseillers en audiovisuel: Mourad Boutadjine, Boubrik et Haïthem Rabani. Si le dernier a une parfaite connaissance de la communication, les deux autres anciens de l'Entv, ne sont pas une bonne référence en matière d'offensive médiatique. Dès son arrivée sur le plateau, l'ancien chef de gouvernement, Ali Benflis, est apparu nerveux et agressif. Une attitude défensive qui a été exploitée par la journaliste de l'Entv et celle d'Ennahar, Habiba Hamoudi, qui s'est emmêlé les pinceaux en s'attaquant ouvertement au candidat Benflis. Surtout lorsqu'elle a évoqué ses liaisons avec Moumen Khalifa et les menaces de son camp en cas de victoire du camp Bouteflika. La journaliste d'Ennahar, très remontée, a tenu un discours ubuesque, en citant Ben Ali au lieu de dire Benflis et surtout quand elle posa sa question buzz: «M.Ben Ali, en cas de victoire, accepteriez-vous la défaite'» Une réplique qui n'est pas tombée dans l'oreille d'un sourd, puisque la Toile s'est emparée très vite de la bourde au point où le très sérieux Huffingpost lui consacra un article. Durant plus d'une heure, Ali Benflis, qui a tenu un discours alarmant et dressant un tableau rouge de la gouvernance actuelle, a provoqué la panique au 21 boulevard des Martyrs. Il faut dire que face à lui, l'ex-chef de gouvernement avait des journalistes sans relief et souvent contre lui. Il y a d'abord la présentatrice Wahiba Amari qui a été choisie pour animer une émission politique, alors que celle-ci n'a pas d'expérience et n'avait jamais animé une grande émission politique, elle n'a pas cessé de couper Benflis durant l'émission. Ce qui a fait sortir le candidat de ses gonds. Il faut dire que Wahiba Amari, qui vient de la radio, n'a que 4 ans de présence à la télévision. Elle présentait auparavant le Journal télévisé du soir. Pour faire face à la concurrence des chaînes privées, elle a été préférée à Farida Belkassem et Khaled Bensalem. Ce dernier qui avait fait carrière à Beyrouth, a déjà animé avec prestance les débats de politique internationale avec des experts étrangers. Pourquoi la direction de l'Entv a choisi Wahiba Amari' Autre erreur de casting, est le choix des journalistes invités à l'émission. Sur les cinq journalistes présents sur le plateau, trois appartiennent au secteur public et deux venus de quotidiens indépendants, mais qui sont loin de l'opposition. Hormis le journaliste de la Radio internationale et un degré moindre la journaliste d'Ennahar, le reste des journalistes ne sont pas des spécialistes chevronnés de la politique nationale. Le représentant de l'APS est spécialisé en économie, le journaliste de La Tribune est spécialisé en culturelle et celle de l'Entv, était coupée de la politique depuis plusieurs années. On est à des années lumière, de l'Entv des années 1990, où les chefs de partis faisaient face à des ténors de la presse, comme Hocine Mezali, Kheireddine Amyar, Bachir Rezzoug, Fatiha Akeb, Abdelkader Lalmi pour la Chaîne I, Hamdi DG de l'APS, Sebaâ, patron d'Algérie Actualité, le tout sous la houlette du meilleur de l'unique: Mourad Chebine...amirasoltane08@live.fr