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Algériens et Tunisiens lancent un travail de recherche


Dans le cadre d'une coopération universitaire entre l'Algérie et la Tunisie, des chercheurs des deux pays (le CRASC du côté algérien et la faculté des sciences sociales de Tunis de l'autre) se sont réunis, mercredi et jeudi derniers, pour étudier les meilleures manières de valoriser un projet de recherche mené simultanément depuis maintenant plus de trois ans.Il s'agit d'une enquête réalisée sur la question du processus d'insertion professionnelle des jeunes diplômés universitaires en rapport avec les politiques de l'emploi.
Les résultats de cette enquête qui a concerné 800 ménages en Algérie et 400 en Tunisie ont été rendus il y a déjà quelques mois.
«L'objectif était, en adoptant une démarche comparative, de comprendre trois choses : la dimension sélective du marché du travail, la hiérarchisation des spécialités des diplômes opérée par le marché du travail et, enfin, les logiques d'action des individus en rapport avec les politiques dites publiques mais qui sont en réalité administrées», indique, en marge de la réunion, Nouar Fouad, un des porteurs du projet, expliquant qu'«il suffit de plaquer ces politiques à la réalité du terrain pour constater l'énorme décalage entre elles et le niveau local qui n'est d'ailleurs pas homogène».
Il s'agit pour le même interlocuteur de présenter les résultats sous forme de publication (à venir) mais en même temps de discuter de ces résultats avec les gestionnaires des politiques publiques de l'emploi au niveau local. «En tant que sociologue, je n'évalue pas une politique publique pour son budget mais pour son impact», précise-t-il pour s'interroger ensuite sur l'employabilité des diplômes délivrés par les facultés : «Pour qui forme-t-on '» L'initiative comble en quelque sorte une lacune évoquée par le chercheur et qui concerne «l'évaluation périodique des politiques publiques» même s'il ne s'agit ici que d'un segment bien précis.
Un des constats est que le statut dans la société du diplôme d'ingénieur a bien changé depuis le début des années 1980 et les difficultés à trouver un emploi concernent aussi, et dans une large mesure, les diplômés des sciences sociales.
De l'université de Tunis, Amri Laroussi abonde dans le même sens : «Nous débattons aujourd'hui pour voir comment valoriser un parcours de trois ans effectué dans la convivialité et dans un climat caractérisé par de très bons rapports entre collègues car nous avons les mêmes objectifs d'où d'ailleurs le climat de confiance qui s'est installé entre nous».
Il s'agit aussi pour le chercheur tunisien, qui s'est exprimé lui aussi en marge de la rencontre, d'étudier les perspectives d'avenir pour que ce travail se poursuive avec une autre dimension, plus qualitative, car il y a, dit-il, des sujets à approfondir.
Concernant le contenu de l'enquête, les premiers éléments qui ressortent sont, selon le même interlocuteur, essentiellement des éléments de similitude, et les parcours des individus, que ce soit dans l'échec ou dans la réussite, présentent énormément de points communs. «Ils ne sont, indique-t-il, peut-être pas identiques car tout dépend des régions, des types de diplômes, de la conception qu'on se fait de l'entourage, etc., mais je dirai qu'ils sont largement comparables».
Pour lui, la problématique se pose de la même manière au Maghreb, plus précisément en Algérie et en Tunisie, mais l'intérêt réside dans le fait que ces questions puissent être «abordées communément par nos Etats, par ceux qui veillent sur le secteur de l'emploi et de la jeunesse et qui peuvent coordonner entre eux, négocier et chercher des solutions».
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