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Algérie (Wilaya de Mostaganem) - Inondations: 425 élèves évacués dans la panique


Algérie (Wilaya de Mostaganem) - Inondations: 425 élèves évacués dans la panique
Les dernières précipitations survenues dans la wilaya de Mostaganem n’ont pas été une sinécure pour les habitants.

Ainsi, 425 élèves ont dû être évacués dans la panique tant les rues étaient transformées en torrents, des murs se sont effondrés et des quartiers entiers ont été paralysés. En un mot, la situation a viré à la crise en un instant.

A Mostaganem, l’épisode pluvieux de ce mercredi a surtout mis à nu des malfaçons, celles-là même que les habitants avaient dénoncées.

Il était 11h lorsque la panique s’est emparée de la commune de Hadjadj, dans la daïra de Sidi Lakhdar. En quelques minutes, les eaux de l’oued voisin ont submergé le collège Mohamed Nehari, ce qui a contraint la Protection civile à évacuer 425 élèves.

«L’eau entrait par les portes comme une vague… Les enfants criaient, certains pleuraient. On n’a jamais vu ça ici!» témoignent des enseignants, encore sous le choc.

Les élèves ont été transférés vers le lycée Belhachmi afin de poursuivre leurs examens trimestriels dans des conditions sécurisées.

Un diagnostic technique a été engagé pour la construction d’un pont sécurisant l’accès au collège de Hadjadj, une mesure qui, pour de nombreux habitants, aurait dû être prise depuis longtemps.

La pluie n’a pas seulement envahi les écoles, elle a aussi révélé la fragilité inquiétante des infrastructures publiques.

Au lycée Ben Aroum Hamou de Ben Abdelmalek Ramdane, à 32 km à l’est de Mostaganem, une partie du mur d’enceinte s’est effondrée. Un chantier de consolidation a été ordonné en urgence.

«On répare toujours après la catastrophe, jamais avant», déplorent des parents.

Au centre de la localité de Hadjadj, le décor est celui d’un désastre annoncé: commerces envahis par l’eau, maisons inondées, rues transformées en torrents boueux.

«A chaque pluie, c’est la même histoire… les avaloirs sont bouchés! Personne ne fait son travail!» fulmine un commerçant tentant de sauver ses marchandises détrempées.

Un autre habitant de renchérir: «On nous laisse nous débrouiller seuls à chaque inondation.»

- «Une route nationale transformée en oued !»

La RN 11, au niveau du phare, à 20 km à l’est de Mostaganem, a vu l’une de ses voies coupée par les flots charriant sable, boue et déchets. Les automobilistes sont restés bloqués durant plusieurs heures.

«On ne peut même plus circuler. Une route nationale transformée en oued!» s’indigne un usager.

Dans la ville de Mostaganem, les quartiers anciens, comme Derb et Tigditt, ont particulièrement souffert: rues impraticables, caves inondées, maisons fragiles infiltrées de toutes parts.

A Tigditt, des familles ont passé la matinée à évacuer l’eau avec des seaux et des balais.

Avec l’arrivée de la saison hivernale, plusieurs zones rurales isolées se retrouvent également plongées dans une situation critique.

L’absence de routes praticables et d’infrastructures de base laisse les habitants particulièrement vulnérables.

Les récentes crues ont envahi certaines maisons, paralysant totalement la circulation et mettant en péril la sécurité des familles ainsi que leurs biens.

Chaque jour, la détresse s’accentue, et l’urgence d’une intervention se fait de plus en plus pressante.

Des localités de l’extrême est de la wilaya ont également été sérieusement touchées, certaines routes secondaires devenant totalement impraticables.

La Protection civile a comptabilisé 140 interventions en une seule journée, allant des maisons inondées aux routes coupées, en passant par la sécurisation des établissements scolaires.

Pour de nombreux Mostaganémois, cette journée de mercredi 3 décembre n’est pas un simple épisode climatique, mais la conséquence directe de chantiers bâclés, d’un entretien inexistant et de gestions locales défaillantes.

«Il ne s’agit pas seulement de pluie. Ce sont nos vies qui sont mises en danger par la négligence!» insiste un habitant de Derb, montrant un avaloir obstrué de boue et de plastique.

L’épisode de ce mercredi a révélé, une fois de plus, les failles structurelles d’une wilaya qui s’étend mais dont les infrastructures restent vulnérables.

Reste à savoir combien d’épisodes similaires il faudra encore endurer avant qu’une véritable stratégie de prévention ne voit le jour.

Photo: El Watan

De notre correspondant Lakhdar Hagani
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