Algérie - SCIENCES ET TECHNOLOGIES

Algérie (Tlemcen) - La sécheresse provoque le déclin des oiseaux d'eau


Algérie (Tlemcen) - La sécheresse provoque le déclin des oiseaux d'eau


La sècheresse a provoqué le déclin des oiseaux d'eau au niveau des zones humides de Dayat El Ferd (commune d'El Aricha) et Magoura (commune de Bouihi), selon les premières constations d'une équipe composée par Hafida Hesnaoui, cheffe du département de l'animation et de vulgarisation du parc national, Khadidja Moulay Meliani, cheffe du département de la promotion et de la préservation des ressources naturelles du parc national, Hadjera Saidi, cheffe du bureau de chasse et du patrimoine cynégétique de la conservation des forêts, Meriem Khaldi et Sihem Hadj Slimane, ingénieurs du parc national, qui participent depuis le début de la semaine dernière à une vaste opération de dénombrement de ces espèces avec leurs télescopes longue vue, appareils photos et guides d'identification d'oiseaux dans cette zone steppique.

«C'est une vraie catastrophe, le grand lac de Dayat El Ferd, qui faisait partie des ressources les plus précieuses sur le plan de la diversité biologique et de la productivité naturelle, est complètement sec aujourd'hui! Alors qu'au niveau de la retenue d'eau de Magoura, il ne reste à peine une quinzaine d'espèces d'oiseaux d'eau formées de quelques bécassiers, chevaliers, canards et grues cendrées du fait de la destruction de ce plan d'eau. Avant, quelque 20.000 oiseaux étaient dénombrés dans cette zone humide, ce qui laisse penser que les oiseaux locaux ou migrateurs ont tous quitté ces lieux pour d'autres, offrant de meilleures conditions. En temps normal, cette zone, classée dans le cadre de la convention "Ramsar" zone d'importance internationale peut contenir jusqu'à quelque 80 espèces d'oiseaux. Les changements climatiques représentent des menaces croissantes pour les oiseaux d'eau dans toutes les localités de la wilaya, et constituent les menaces les plus importantes pour les espèces en Algérie», a déclaré hier Hafida Hesnaoui, soulignant que «la connaissance des migrations répond à nombres de questions que se posent les gestionnaires, l'observation de ce phénomène à caractère annuel impose de connaître l'origine des oiseaux, leurs localisations aux différentes périodes de l'année, les trajets qu'ils suivent au cours de leurs déplacements, leurs lieux d'étape et leurs destinations finales. Elle permet d'identifier les itinéraires les plus fréquemment et massivement empruntés par les différentes espèces d'oiseaux».

De son côté, l'ornithologue Khadidja Moulay Meliani, a indiqué que «le cycle biologique annuel des oiseaux d'eau connait en général cinq grands événements, à savoir, la migration d'automne, la migration de printemps, l'hivernage, la reproduction et la mue. Parmi les caractéristiques biologiques des oiseaux la plus spectaculaire, est la migration, véritable stratégie adaptative qui conduit les oiseaux à chercher plus loin des zones d'accueil et de stationnement plus favorables sur le plan climatique et alimentaire. La migration est un mouvement saisonnier et régulier de certains oiseaux qui se déplacent entre une aire de reproduction et une aire d'hivernage. A la fin de l'été, les oiseaux mettent le cap sur des régions où l'hiver est plus doux, puis reviennent au printemps pour la reproduction».

Les plans d'eau steppiques du Sud de la wilaya se situent sur l'une des grandes voies de migration du Flay-Way international de l'Atlantique Est et de l'Algérie du Nord, jouant un important rôle de relais entre les deux obstacles constitués par la mer Méditerranée d'une part, et le Sahara d'autre part pour la faune migratrice.

A noter que les éléments de l'équipe poursuivront leur mission au niveau du lac de Sidi-M'hamed Bénali et des barrages Tabia et Sarno de la wilaya de Sidi Bel-Abbès, et dans une partie de la Sebkha, stations de lagunage d'El Amria et de Hammam Bouhadjar ainsi qu'au niveau des embouchures d'oued Tafna (côté de Rachgoun), qui constituent également un habitat privilégié pour une flore et une faune importante, particulièrement les oiseaux d'eau migrateurs.




Photo ajoutée par Akar Qacentina pour illustration: Opération de dénombrement des oiseaux

par Khaled Boumediene

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