Algérie - Culture de Fruits et Légumes

Algérie - Surproduction de la pomme de terre: La transformation et l’exportation comme solution


Algérie - Surproduction de la pomme de terre: La transformation et l’exportation comme solution


Si la gestion du surplus de production de la pomme de terre s’est faite jusqu’ici par la voie du stockage, le ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche fait part aujourd’hui de son projet de réorganiser cette filière, en se tournant vers la transformation et l’exportation de ce tubercule dont la production se fait de plus en plus abondante chaque année.

Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) -

Mais en attendant de mettre les mécanismes et les moyens nécessaires à la concrétisation de ces deux aspects, le stockage reste-t-il le seul moyen opérant pour absorber cet excédent? A cette question, le secrétaire général de la Direction de la régulation et du développement des productions agricoles (DRDPA), Mohamed Kharroubi, répondra d’abord que «le stockage ne constitue évidemment pas la solution finale».

En marge d’une réunion de travail de la DRDPA, tenue hier lundi avec les membres du Conseil interprofessionnel de la filière pomme de terre au siège de la Chambre nationale d'agriculture, Mohamed Kharroubi a tenu à noter que le stockage «sert à préserver des quantités importantes de pommes de terre, lesquelles sont destinées à alimenter le marché national en temps d’insuffisance ou de pénurie, comme on le constate à certains moments de l’année». Ce dernier a rappelé dans ce contexte que l’opération de stockage pour cette saison a débuté il y a presque 30 jours. Il a fait savoir que le volume de pomme de terre stocké «s’élève à 20 000 tonnes par an».

Le même responsable a encore souligné que l’absorption du surplus de production se fait à travers un programme élaboré par le ministère de l’Agriculture, et dont l’objectif est d’accompagner tous les opérateurs activant dans la filière. Il s’agit principalement, dit-il, «des producteurs ainsi que des établissements spécialisés, dotés de chambres froides».

Abordant le volet de la transformation de la pomme de terre, Mohamed Kharroubi estime qu’un programme doit être tracé dans ce sens. Celui-ci, poursuit-il, doit se fonder sur une collaboration étroite avec les coopératives. Il a de ce fait invité les établissements et les producteurs de pomme de terre à «faire un travail pour sélectionner les semences pouvant être éventuellement transformées». Il suggère à ces derniers d’investir dans cet aspect-là et d’œuvrer avec les transformateurs de pomme de terre afin de pallier les pertes occasionnées chaque année en la matière, après une abondance de la production comme cela a été le cas récemment.

A propos de la faisabilité de la chose, Mohamed Kharroubi a indiqué que pour promouvoir les opérations de transformation, le Conseil national interprofessionnel de la filière envisage d’organiser une réunion à laquelle participeront près de 20 transformateurs, «en vue d’accompagner les fabricants de la pomme de terre dans la création d’usines de transformation pour absorber le surplus de production». Et ce, en coordination avec le ministère du Commerce, insistant sur l’importance de la collaboration multisectorielle.

A propos de l’organisation dans un sens plus large de la profession, Mohamed Kharroubi rappelle la dernière mesure du ministre de l’Agriculture, ayant trait à l’allègement de la procédure liée à la création de nouvelles coopératives. Selon lui, permettre aux agriculteurs de s’organiser en coopératives reste «le meilleur système qui permettra aux petits agriculteurs, en particulier, d’acquérir tout ce qui est semences et intrants agricoles à des prix abordables». Par conséquent, estime-t-il, «ils auront la possibilité de collecter la production et de négocier la vente de la pomme de terre».

A travers ces coopératives, il serait judicieux qu’ils s’approchent des établissements producteurs de semences afin d’écouler ce produit au niveau national, et envisager, à partir de là, d’aller vers l’exportation. A condition, insiste Mohamed Kharroubi, «de suivre un programme structuré et annuel». Car il juge qu’avec une production conséquente, «il sera possible de négocier des contrats d’exportation avec les étrangers», notamment avec des pays demandeurs de la rive nord principalement. Il explique que le but principal est de revenir à une certaine stabilité en matière de prix et de production.

Encensant les efforts consentis par les agriculteurs pour le développement de la filière, il soutient qu’aujourd’hui, «l’Algérie a dépassé la phase où elle importait des pommes de terre de piètre qualité, et pense à s’ouvrir à l’export».


M. Z.


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