Algérie - Energies renouvelables

Algérie - Professeur Zaatri. Docteur en génie mécanique à l’UFM: Nous avons longtemps ignoré la transition énergétique



Algérie - Professeur Zaatri. Docteur en génie mécanique à l’UFM: Nous avons longtemps ignoré la transition énergétique




Le professeur Zaatri enseigne le génie mécanique à l’université des frères Mentouri (UFM). Détenteur d’un doctorat de l’université de Louvain en Belgique, il collabore avec un journal électronique et s’implique dans les manifestations scientifiques à travers des communications. Pour le regroupement des Clubs scientifiques, il est intervenu sur le thème des «Energies renouvelables: une opportunité pour un développement durable».Il nous livre ici ses impressions sur l’état des lieux en Algérie.

- Votre intervention s’articule autour des énergies renouvelables et leur impact sur le développement durable ; pourquoi le choix de ce thème alors que vous êtes spécialiste en génie mécanique?

Mon intervention était axée sur les points fondamentaux du processus de développement des pays, notamment en matière de développement durable, la place et l’impact des énergies renouvelables et la transition énergétique. Ma spécialité est au cœur de ces changements. La mécanique est l’étude des mouvements, lesquels nécessitent de l’énergie. La mécanique, c’est aussi de l’énergie.

- L’Algérie a amorcé une politique de développement durable ; quelle en est votre évaluation?

En matière d’énergie et de transition, il est évident que nous accusons un grand retard, et ce n’est pas faute d’avoir essayé. Les pouvoirs publics n’y ont pas réfléchi et n’ont accordé aucun intérêt aux alertes en la matière. Baser son économie exclusivement sur les énergies fossiles n’est point judicieux. Nous ne pouvons marcher sur un seul pied et avons le devoir de préserver les générations futures. Nous n’avons pas été à la hauteur jusqu’à ce que cette crise engendrée par l’effondrement du baril du pétrole nous mette au pied du mur… Et nous en sommes là aujourd’hui.

- Nous avons du soleil pendant plusieurs mois dans l’année et pourtant sans réellement exploiter cette énergie, l’installation des panneaux photovoltaïques n’est qu’à ses débuts...

Dans ce domaine, nous sommes à la traîne. Nous aurions dû nous tourner vers cette énergie à portée de main il y a 20 ou 25 ans. Beaucoup d’experts ont appelé à adopter ces nouveaux leviers de l’économie, mais leur voix est restée aphone en raison des crises socio-politiques et autres problèmes. Il était plus facile de vendre du pétrole et empocher son argent que de penser à l’avenir. Nous aurions dû être parmi les promoteurs de l’énergie solaire dans le monde.

- Votre regard sur la manifestation?

Ce genre de manifestation est organisée de façon cyclique au niveau de l’université algérienne, fondée sur un thème qui consacre les outils de transition énergétique. Je travaille avec plusieurs universités et à chaque occasion je constate qu’il y a un désir manifeste d’accomplir des choses et de les valoriser. Souvent, les projets restent inachevés parce qu’il n’y a pas de preneurs, comprendre les entreprises. Aujourd’hui, il n’y a pas d’industriels pour encourager ou commercialiser les projets que la communauté universitaire met au point. Il n’y a pas eu le moindre entrepreneur à ce regroupement des clubs scientifiques alors qu’il regorge de potentialités pouvant déboucher sur de grandes avancées.

N. D.

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