Algérie - Parc et sites naturels, zone humides

Algérie - Peut-on préserver la nature sans s’en priver? Cas du parc national du Djurdjura



Algérie - Peut-on préserver la nature sans s’en priver? Cas du parc national du Djurdjura


Une opération de nettoyage d’une grande envergure a été effectuée au niveau de la station climatique de Tala Guilef relevant du Parc national du Djurdjura (PND).

«Cette opération a été organisée par le personnel de ce Parc en collaboration avec la Conservation des forêts et de la direction de l’environnement de la wilaya de Tizi Ouzou, de bienfaiteurs et des amis de la nature issus des différentes communes de la daïra de Boghni. Suite à cette opération, quelque 70 tonnes de déchets ont été collectées sur une surface de 30 ha», ont annoncé les responsables du PND qui lancent un appel à l’ensemble des visiteurs pour préserver ce site féerique.

En fait, les déchets collectés à Tala Guilef ont été engendrés par la fréquentation de masse dans cet espace que d’aucuns considèrent comme des plus apaisants. Cela n’est en réalité qu’un échantillon des agressions récurrentes à l’encontre de la nature.

Des espaces, à l’instar de Tala Guilef, ont été longtemps relégués au second rang au profit des plages durant la période estivale. Cependant, en cette période de confinement qui tend à perdurer, les forêts deviennent la seule soupape de décompression pour la population confinée. D’autant plus que du point de vue sanitaire, les forêts comme les jardins publics sont des espaces ouverts qu’on peut fréquenter si la distanciation sociale est respectée.


Au demeurant, pourquoi ces citoyens n’ont-ils pas daigné protéger le seul refuge naturel qui leur a permis de respirer?

D’ailleurs, Mme Ilhem Kabouya, directrice de la protection de la faune et de la flore à la direction générale des forêts, a menacé, lors d’une déclaration à El Watan, qu’en cas de récidive dans les actes de sabotage contre cet espace naturel, d’interdire l’accès à tout le Parc du Djurdjura, comme c’est le cas à Theniet El Had, la forêt de Boucayad à Tissemessilt, la forêt de Batna et celle d’El Kala. Mais ne peut-on pas protéger nos forêts par des moyens autres que le châtiment collectif? Car cette méthode fait plus dans la privation des amis de la nature que dans la dissuasion des agresseurs de cette dernière. D’autant plus que des spécialistes ne cessent d’alerter sur l’impact du confinement sur l’état psychologique des citoyens, des problèmes de santé publique qui ne manqueront pas de survenir une fois la crise dépassée.

A ce titre, n’est-ce pas le moment pour la police de l’environnement d’entrer en action pour rappeler à l’ordre les plus récalcitrants afin de préserver l’ordre naturel?

Faut-il rappeler que la ceinture de sécurité n’est devenue un réflexe pour l’ensemble des citoyens que lorsque des amendes ont été appliquées sérieusement. Idem pour le port de bavettes qui n’est respecté, du moins dans les milieux urbains, que lorsqu’on a imposé de fortes amendes. Ne faut-il pas appliquer ce procédé pour amener le citoyen à respecter les espaces verts sans en priver d’autres?


Djedjiga Rahmani
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