Algérie - Espaces verts, plantations d'alignement

Algérie - Lutte contre les inondations et aménagement d’espaces de loisirs: Redonner une fonction urbaine aux oueds




L’aménagement de l’oued El-Harrach, qui a débuté en 2012, a atteint désormais 50% de taux de réalisation.

“Plus de 90% des inondations sont dues au défaut d’entretien des cours d’eau”, a affirmé Hocine Necib, ministre des Ressources en eau. Une situation à laquelle le gouvernement souhaite remédier en lançant, dès l’année prochaine, des campagnes périodiques d’entretien et de nettoyage de tous les cours d’eau à travers le territoire national.

“Cinquante comptes d’opérations hors budget y seront consacrés”, a annoncé le ministre, hier, lors d’une conférence de presse à l’hôtel El-Djazaïr, en marge d’une journée d’information sur les projets d’aménagement des oueds El-Harrach (Alger), Rummel et Boumerzoug (Constantine).

Le ministère a également entrepris des études complètes afin d’élaborer une stratégie de lutte contre les risques d’inondations.

“Les zones inondables seront identifiées puis cartographiées et obéiront à une législation très stricte”, a indiqué M. Necib.

“Un partenariat a été conclu avec une entreprise étrangère afin de mettre en place un réseau national de détection et d’annonce des crues, concentré sur les wilayas à haut risque”, a-t-il encore déclaré.

Des actions “préventives nécessaires”, selon M. Necib, “pour réhabiliter les fonctions hydrauliques des cours d’eau”.

Le mégaprojet d’aménagement de l’oued El-Harrach, qui a débuté en 2012 et a atteint désormais 50% de taux de réalisation, illustre bien la nécessité d’une prise en charge en amont.

“L’oued El-Harrach a nécessité un tel projet car la situation l’exigeait. Il s’agissait de plusieurs décennies de pollution et d’absence de gestion”, relève-t-il.

En effet, il a fallu draguer le fond pour décontaminer les sols et supprimer les déversements des eaux usées avant d’entamer le gros œuvre qui consiste à élargir et endiguer l’oued El-Harrach.

Le ministre a rappelé, à ce sujet, que les deux zones industrielles qui bordent le cours d’eau, constituent un problème qu’il faudra solutionner.

Le mégaprojet comporte l’installation d’une station d’épuration et de pompage ainsi qu’un système sophistiqué d’analyses pour assurer la qualité et le débit d’écoulement de l’eau.

Toujours dans le souci de purifier l’eau, trois jardins filtrants seront également plantés.

À travers le choix du partenariat avec les Sud-Coréens Daewoo E&C pour la réalisation de ce mégaprojet, le gouvernement a opté pour redonner aux oueds une fonction urbaine et environnementale.

Ainsi, outre l’apport en ingénierie et en technologie, le partenaire propose des solutions intégrées comprenant l’aménagement d’espaces verts, d’équipements sportifs, d’activités aquatiques et même d’une voie navigable qui s’étendra sur les six premiers kilomètres.

Entamés en juillet 2014, les projets d’aménagement des oueds Rummel et Boumerzoug à Constantine comportent des caractéristiques similaires.

Mais l’implantation de tels équipements a nécessité la réappropriation de centaines d’hectares de terres.

Dans le cas de l’oued El-Harrach, il a fallu déloger les habitants d’un bidonville qui compte plus de 4.800 constructions illicites.

Selon M. Necib, “des discussions ont été menées avec les populations concernées et des relogements et/ou dédommagements sont prévus”.

Les premiers kilomètres de l’oued El-Harrach “relooké” seront ouverts au public dès l’été prochain, selon les estimations du maître d’œuvre. Mais le ministre pose la question de la gestion de l’ouvrage une fois terminé.

“Nous avons décidé de créer une Entreprise publique à caractère industriel et commercial (Epic) qui sera chargée de la gestion de l’oued El-Harrach et dont les personnels seront formés par les Sud-Coréens”, a-t-il annoncé.

Pour le ministre, il s’agit là d’un “projet de référence” qui est appelé à être dupliqué à travers le pays.

“Ce mégaprojet a eu un effet de contagion, de nombreuses wilayas réclament, elles aussi, la prise en charge de leurs cours d’eau”, a rapporté M. Necib.

Malgré des coûts d’investissements très élevés (38 milliards de dinars pour le seul projet de l’oued El-Harrach), le ministre se dit en faveur de ce type de projets intégrés comme rempart aux risques d’inondations.

Citant l’exemple des dernières intempéries enregistrées dans la wilaya de Chlef, le ministre a estimé qu’il était temps “d’arrêter les solutions de raccommodage et de privilégier les solutions pérennes”.

Amina Hadjiat
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