Algérie - Pollution

Algérie - Les ordures embarrassent la wilaya de Tipasa



Algérie - Les ordures embarrassent la wilaya de Tipasa


Des dizaines de milliers de tonnes de déchets, solides et liquides, sont jetées un peu partout par les habitants et les entreprises économiques sur le territoire de la wilaya côtière de Tipasa, dont la superficie avoisine 1.710 kilomètres2.

Ni la mer, ni les forêts, ni les localités urbaines et rurales, ni les agglomérations secondaires, ni les douars ne sont épargnés par ce «tsunami» destructeur de la nature. La riche wilaya de Tipasa est pourvue de paysages naturels paradisiaques, malheureusement violés et agressés par les entreprises et les humains.

La faune et la flore, marines et forestières, ne cessent de reculer, à cause de l’inconscience de l’homme. Pourtant, le secteur de l’environnement a bénéficié d’une enveloppe financière d’un montant de 3,06 milliards de dinars pour réaliser 18 opérations inscrites dans son programme. Etude, aménagement et construction des centres d’enfouissement technique (CET) et hangars de tri, achats des équipements et matériels et aménagement des espaces verts.

A l’arrivée, les CET de Sidi-Rached (AP de 505 millions de dinars) et de Cherchell (AP de 170 millions de dinars) sont fermés. Le CET d’Attatba (AP de 300 millions de dinars) est en voie de saturation et celui de Gouraya (AP de 225 millions de dinars) est en cours d’extension. D’autres projets de CET sont confrontés à des problèmes divers qui empêchent l’engagement des travaux de leurs constructions. Les CET de Cherchell (350 millions de dinars), de Sidi-Amar (250 millions de dinars), d’Ahmeur-El-Ain (50 millions de dinars), sont autant de projets qui peinent à démarrer.

L’ancienne décharge publique Cabréra (Cherchell) qui devait être aménagée en jardin du littoral a été transformée en base de vie pour l’entreprise chinoise chargée de réaliser le contournement des localités de Cherchell et Sidi-Ghilès. Une enveloppe financière d’un montant de 8,2 millions de dinars avait été allouée pour son aménagement. Les Chinois ont promis d’aménager l’espace de cette ancienne décharge publique à l’issue des travaux de ce projet de contournement.

En plus des 120 points noirs que le secteur de l’environnement avait recensés, la wilaya de Tipasa compte 5 décharges publiques communales illégales (Nador, Khemisti, Damous, Menaceur, Beni-Mileuk). L’absence des moyens de ramassages des ordures constitue l’une des principales causes de cette pollution. Les populations des communes de Khemisti et de Bou-Ismail souffrent des effets néfastes de la décharge de Khemisti, remise en service en dépit de la décision de sa fermeture prise en 2010 par l’APC.

Les secteurs de la santé, de l’industrie, de l’agriculture sont pointés du doigt. Ils polluent l’environnement marin et terrestre. La direction de l’environnement de la wilaya avait engagé des actions médiatisées, afin de prouver que le travail se fait pour sensibiliser les jeunes. L’ex wali avait attribué des espaces pour créer des aires de loisirs.

Une partie du site de Kouali avoisinant 10.000 m2, située à l’Est du complexe touristique «Tipasa Village» a été attribuée à la Sarl Al Ecolo par le wali Ghellaï Moussa sous la référence n°380 en date du 07 février 2018. Une partie de l’espace vert d’une superficie de 13 hectares sur un total de 20 hectares a été cédée en concession à la Sarl Family Shop (Blida) au mois de mai 2017.

La crise des ordures et des déchets embarrasse les gestionnaires actuels de la wilaya de Tipasa. Aucune décision ferme n’a été prise pour endiguer ce fléau. Quelques zones croulent sous les ordures. La propagation de la saleté sur terre, le long du littoral et en mer prend des proportions alarmantes. Et les milliards de dinars investis par l’Etat n’ont pas atteint les objectifs attendus.

La culture environnementale commence d’abord à la maison, au quartier, à l’école et sur les lieux de travail. Dans la wilaya de Tipasa ceux qui décident et ceux qui sont payés pour nettoyer l’environnement ne sont pas convaincus de leurs missions. La gestion opaque des activités de l’EPIC-Environnement, que l’ex-wali avait ramenée dans ses bagages, suscite des questionnements.


Photo: Une décharge sauvage dans la wilaya de Tipasa. Photo M'hamed H

M'Hamed H.
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