Algerie - Accidents et insécurité routière

Algérie - La série noire des accidents impliquant des bus de transport de voyageurs continue: L’urgence d’une réforme de la politique de transport urbain


Après l’émotion et la colère, place à la réflexion et l’action. Le terrible accident de l'oued El Harrach survenu vendredi 15 août oblige à revoir la politique de transport urbain. Il n’est plus tolérable de voir des vieux «tacots» servir encore de moyens de transport.

On ne compte plus le nombre d’accidents provoqués par ces «véhicules corbillards» risquant chaque jour la vie de leurs usagers. Le drame survenu ce 15 août noir n’a même pas été suivi d’une halte dans la série noire des accidents de la circulation et encore moins ceux dont les bus sont engagés. Depuis vendredi, plusieurs accidents impliquant des bus de transport de voyageurs ont eu lieu dans différentes localités du pays. Sur la RN3, entre Touggourt et El Meghaïer, dans le village de Tahachat à Tizi Ghennif (wilaya de Tizi Ouzou), sur la RN46 entre Djelfa et M'sila, à Aïn Defla, à Sétif (village Amoucha), à Souk Ahras sur la RN16, daïra de Mechrouha, sont autant de théâtres où se sont produits des accidents entre samedi et hier, et dont les principaux auteurs sont des bus et minibus de transport de voyageurs. Plusieurs blessés sont recensés ainsi que trois décès venant malheureusement alourdir le bilan pesant des victimes des accidents de la route.

Depuis le début de la saison estivale, près de 500 vies ont été emportées par l’hécatombe des accidents de la circulation. De drame en drame, la route assassine en utilisant plusieurs armes dont celle de vieux bus qui non seulement enlaidissent nos villes, mais attentent à la vie de nos citoyens.

Confort, sécurité et salubrité
Dans la série de mesures prises par le ministère des Transports à la suite du terrible accident de vendredi dernier, figure l’interdiction à la circulation imposée aux bus de plus de trente années de service. Il se trouve toutefois que le bus qui a plongé dans les eaux polluées de l'oued El Harrach est daté de l’année 2004, c'est-à-dire moins des trente années. L’âge du véhicule suffit-il à déterminer son état de mise en circulation ?

La série noire des accidents causés par les bus de transport des voyageurs implique l’établissement d’un plan d’urgence de révision de toute la politique de transport urbain et non pas de prendre hâtivement des décisions en risquant de ne pas changer grandement une réalité dure à voir et à vivre sur nos routes. La vétusté des véhicules est indéniablement un facteur impactant grandement la survenue des accidents de la circulation, mais d’autres raisons sont à prendre aussi en compte.

Le facteur humain est ainsi un des points majeurs sur lequel les autorités publiques devront se pencher, afin d’imposer des critères stricts aux conducteurs des moyens de transport de voyageurs. Confier un service public à des entités privées implique des conditions. Le confort, la sécurité et la salubrité sont autant de conditions que ces entreprises de transport privées doivent garantir avant de recevoir le quitus de la tutelle et se voir confier la haute mission de transporter les Algériens. Les chauffeurs doivent être sélectionnés selon des critères précis basés notamment sur le sérieux, la conduite irréprochable et l’intégrité morale.

La problématique de la pénurie des pièces de rechange est également entièrement posée dans ces drames successifs que nous constatons sur nos routes. Les conditions imposées pour l’importation de véhicules rendent difficile l’obligation de renouvellement du parc de transport urbain en Algérie.

De même que la maintenance technique des anciens véhicules se heurte à l’absence de pièces de rechange de qualité. Tous ces facteurs doivent être pris en compte dans tout système prenant en charge le transport de voyageurs dans des conditions optimales de sécurité, sans oublier bien entendu la grande problématique de l’état de nos routes qui, malheureusement, ne répond pas souvent aux normes.

Photo: Un accident de bus s'est produit hier au village de Tahachat à Tizi Ghennif (Tizi Ouzou)

Nadjia Bouaricha


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