Algérie - Divers Agro-Alimentaire

Algérie - Ils exigent une marge bénéficiaire de 20%: Les boulangers menacent de recourir à la grève


Algérie - Ils exigent une marge bénéficiaire de 20%:  Les boulangers menacent de recourir à la grève




Une commission installée par le ministère du Commerce devrait effectuer dès la semaine prochaine des visites dans les boulangeries des wilayas du Nord, de l’Est, du Sud et de l’Ouest pour évaluer le coût de revient réel de la baguette de pain.

Les boulangers sont sortis peu satisfaits de la dernière rencontre qui les a réunis, mercredi avec les représentants des ministères du Commerce, des Finances et de l’Agriculture. Le prix de revient de la baguette de pain, qui était à l’ordre du jour, reste toujours l’élément de la discorde. Les boulangers prévoient une réunion extraordinaire avant la fin du mois de mars pour sortir de ce qu’ils qualifient de «faux débat». «L’Etat n’a pas compris la demande des boulangers. Nous allons prendre des décisions d’urgence», tranche M. Bakhiche, qui impute aux autorités la colère des boulangers. Par «décisions d’urgence», ce boulanger laisse entendre le recours à la grève dans le cas où les autorités concernées continuent à préconiser «de fausses solutions». «Nous voulons une marge bénéficiaire de 20%», déclare Faouzi Bakhiche, représentant régional des boulangers de l’Ouest.

Suite aux requêtes récurrentes des boulangers et en vue de trouver une solution sans qu’il y ait une augmentation du prix actuel du pain, une commission mixte a été installée mercredi dernier au ministère du Commerce. Cette commission enquêtera à partir de la semaine prochaine sur le coût réel de la baguette de pain. «Cette commission devrait effectuer dès la semaine prochaine des visites dans les boulangeries des wilayas du Nord, de l’Est, du Sud et de l’Ouest pour évaluer le coût réel de la baguette de pain, en assistant aux différentes étapes de la préparation de ce produit de large consommation», a précisé à l’APS Abdelaziz Aït Abderrahmane, directeur général de la régulation et de l’organisation des activités au ministère du Commerce. La commission est composée de représentants des ministères du Commerce, des Finances, de l’Union nationale des boulangers (UNB), de l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) et de l’Entreprise des industries alimentaires, céréalières et dérivés (Eriad). D’après M. Aït Abderrahmane, ce sont les conclusions de cette enquête qui permettront de définir la marche à suivre pour répondre aux doléances des boulangers sans qu’il y ait d’impact sur le prix actuel du pain.

Néanmoins, d’après le représentant des boulangers de l’Ouest, cette enquête ne mènera à rien dans la mesure où il y a eu des enquêtes similaires auparavant. Les boulangers ont déjà mené leur propre enquête sur le prix de revient de la baguette de pain.

Le prix de revient diffère d’une région à une autre

Ainsi, le prix diffère en fonction de la spécificité de chaque région. A titre d’exemple, la baguette coûte 12 DA à Alger, d’après l’estimation de Dris Abada, représentant des boulangers d’Alger. En plus du coût de la farine, de l’électricité et de la main-d’œuvre, les boulangers ont pris en considération les frais de location du logement pour les travailleurs dans les boulangeries d’Alger ; ces derniers viennent essentiellement d’autres wilayas, ce qui constitue une charge de plus pour les boulangers. A l’ouest du pays, le coût de la baquette est estimé entre 12 et 14 DA, tandis qu’à l’Est, l’enquête des boulangers révèle un coût de 9,86 DA. Le prix de revient sur tous le territoire national dépasse le prix qui est en vigueur fixé à 7,5 DA pour le pain ordinaire et à 8,5 DA pour le pain amélioré. Pour rappel, ces prix sont restés inchangés depuis 1996. Mais ces prix sont-ils réellement respectés? D’après les témoignages de citoyens, la baguette est à 10 DA sous prétexte que les boulangers n’ont pas de monnaie. Une pratique qui s’est généralisée sans que personne ne se soucie du bien-être des citoyens. «Le gouvernement a pris le dossier des boulangers en main. Il est en train de l’examiner avec un groupe de travail qui devrait communiquer ses conclusions prochainement», a fait remarquer M. Aït Abderrahmane.

Cependant, les boulangers restent peu convaincus. La rencontre de mercredi «avait pour objectif la rencontre du ministre du Commerce avec les représentants des boulangers. Nous nous sommes retrouvés, nous les artisans, face aux industriels du pain. C’est l’industriel qui va fixer le prix du pain», dénonce M. Bakhiche, tout en émettant des réserves sur leur dernière réunion avec les représentants des trois ministères.

Et de poursuivre: «Tous les boulangers du territoire national ont contesté cette réunion à laquelle nous avons assisté.» L’annonce des projets d’unités de fabrication de pain industriel semble heurter sensiblement les boulangers. «L’ouverture d’une seule chaîne de fabrication peut engendrer 100 nouveaux postes d’emploi et provoquer la fermeture de 500 boulangeries en mettant fin à 600 postes d’emploi», évalue M. Bakhiche.


Dj. Rahmani



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