Algérie

Algérie-France : 2,2 millions d'euros pour la modernisation de la Protection civile




La ministre française de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, a affirmé, hier, que la lutte contre le terrorisme oblige à travailler dans l'internationale: «il est évident qu'il faut des ensembles» et que la France souhaite avoir un maximum de partenaires à cet effet. C'est vers 13h que la responsable française est arrivée, hier, à Alger où de solides cordons sécuritaires ont été placés en raison des importants matchs de football qui devaient se tenir le même jour dans les différents stades de la capitale. Visiblement à l'aise aux côtés de son homologue Nouredine Yazid Zerhouni, la ministre française de l'Intérieur effectue, pendant ces deux jours, sa deuxième visite en Algérie en comptant avec celle de 2004 en tant que ministre de la Défense. «C'est la deuxième fois que je viens en Algérie, cette fois-ci à l'invitation de mon homologue (...). Nous avons déjà des programmes de coopération dans différents secteurs, sécuritaire, dans le domaine de la protection civile, de l'aménagement de l'administration territoriale; ce sont des coopérations qui existent», a-t-elle affirmé dans le salon d'honneur de l'aéroport international d'Alger. «Ce que je souhaite, c'est que nous puissions développer au mieux ces coopérations dans un certain nombre de secteurs pour nous permettre, en bénéficiant de l'expertise des uns et des autres, d'assurer le mieux possible la protection de nos concitoyens contre tous les risques qui peuvent les menacer, les risques du terrorisme, bien entendu, les risques de la criminalité et de la grande criminalité y compris sous ses nouvelles formes», a précisé la ministre française. Elle a, cependant, beaucoup insisté sur la coopération entre les deux pays dans la gestion des risques de catastrophes naturelles. «Nous voulons développer notre coopération également dans les risques qui résultent des catastrophes naturelles que nous avons connues en France, au cours de l'été en particulier, où l'Algérie est venue nous aider avec ses équipes et des risques qu'à connus, également, l'Algérie avec le tremblement de terre où ce sont les équipes françaises qui sont venues apporter leur concours aux équipes algériennes». Elle a fait part, à cet effet, de l'existence de programmes de formation et d'échanges d'expertise entre la protection civile algérienne et les sapeurs-pompiers français. Il est d'ailleurs prévu qu'elle rende visite, aujourd'hui, à Mustapha El-Hebiri, le directeur général de cette institution dont le siège se trouve à Hydra. Et c'est chez ce corps qu'elle animera une conférence de presse avec Zerhouni. Avant, El-Hebiri aura signé avec son homologue français un important accord de coopération en matière de sécurité civile. Il s'agira d'une convention instaurant le Fonds de solidarité prioritaire (FSP) par laquelle la France compte aider l'Algérie à renforcer ses capacités d'action en matière de sécurité civile. Paris prévoit de dégager une enveloppe de 2,21 millions d'euros pour la modernisation des services de la protection civile algérienne et d'assurer la formation et la spécialisation de ses personnels, notamment les nouvelles recrues. Le tout sera consigné dans un schéma national d'analyses de couverture des risques (SNACR) soutenu par la mise en place du centre opérationnel national de gestion des catastrophes. Les deux parties visent, dans ce cadre, à développer les capacités d'anticipation et d'intervention en matière de gestion des catastrophes. (Voir «Le Quotidien d'Oran» du lundi 05 mai 2008). Interrogée sur la place que pourraient avoir les stratégies bilatérales de lutte antiterroriste dans d'autres, de caractère régional ou international, à l'exemple de l'Africom que veulent mettre en place les Américains et le rôle que pourrait avoir l'Union européenne ou alors la France dans ce domaine, la ministre française a répondu: «le terrorisme, comme de plus en plus d'ailleurs la grande criminalité, aujourd'hui, dépassent largement nos frontières. Dans ce domaine la sécurité intérieure et la sécurité extérieure se rejoignent. Dans ce domaine aussi, il est indispensable de pouvoir travailler à l'internationale avec plusieurs pays pour pouvoir lutter contre le risque terroriste». Alliot-Marie évitera, ainsi, de parler de l'Africom mais elle soulignera qu'«il est évident qu'il faut des ensembles, l'Europe est en train de s'organiser sur ce point et nous souhaitons, effectivement, avoir le maximum de partenaires dans cette lutte. Il est évident que lorsqu'il y a des pays avec lesquels nous avons des liens de confiance plus étroits, c'est sur la base de ces rapports bilatéraux que nous pouvons développer notre coopération qui peut, ensuite, s'élargir à l'ensemble des autres pays». Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Nouredine Yazid Zerhouni a précisé, pour sa part, qu'«il est évident que le dossier sécuritaire va être abordé durant cette rencontre mais le plus important est d'approfondir davantage les secteurs de coopération et de donner plus d'efficacité à l'amitié que nous essayons de construire dans la confiance». Les propos du ministre, bien que sereins, cachent mal la difficulté des deux pays à construire une relation stable sans trop de soubresauts, élargie à tous les secteurs d'activités. Depuis quelques années, Paris privilégie la coopération sécuritaire, notamment dans son aspect renseignement, pour lequel Alger a été forcée d'approfondir son expertise après avoir longtemps vécu le terrorisme. Ainsi, à entendre Zerhouni parler de la relation entre les deux pays, l'on pourrait comprendre qu'il serait même nécessaire de la refonder sur la base de nouvelles approches. «Nous avons un grand nombre d'idées, des propositions effectives que nous allons examiner ensemble et j'espère que nous sortirons avec un bon programme, plus profitable pour l'amélioration de la relation entre l'Algérie et la France». Michèle Alliot-Marie a animé, hier, une conférence-débat à la résidence «El-Mithak». Elle devait intervenir devant les élus des APC, des wilayas et des daïras pour certainement expliquer la vision française relative aux collectivités locales, à leur gestion et à la clarification des missions et prérogatives respectives des élus et des représentants de l'Etat. Tenu à huis clos, loin des regards de la presse, le débat pourrait, peut-être, permettre aux autorités algériennes de tirer profit de l'expérience française en la matière pour, enfin, réviser les codes de la commune et de la wilaya dont les dispositions ne répondent plus aux exigences du pays. La ministre française s'envolera dans la journée d'aujourd'hui pour Tlemcen où elle joindra, certainement, l'utile par l'annonce d'un programme français de réhabilitation des sites historiques, à l'agréable par sa visite à cette magnifique région.
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