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Algérie (Football/Equipe nationale) - ÉCLAIRAGE: La presse n'est en rien responsable des débâcles de la CAN et du Mondial !



Algérie (Football/Equipe nationale) - ÉCLAIRAGE: La presse n'est en rien responsable des débâcles de la CAN et du Mondial !


Nous avons toujours eu un profond respect pour M. Belmadi. Et si ses résultats au-dessus de toute espérance y sont pour quelque chose, nous avons toujours aimé en lui cette force intérieure sereine qui, sans brutalité, forge le destin et installe la confiance.

Nous l'avons défendu même dans les pires moments, comme ce fut le cas lors de la cuisante élimination du premier tour de la CAN 2022 alors qu'il portait une part de responsabilité dans l'échec en s'obstinant à faire évoluer les mêmes joueurs contre vents et marées. Sur les deux matchs barrage de la Coupe du monde, nous avons relevé l'exploit d'aller battre le Cameroun chez lui, fait rare et exceptionnel et preuve de la bonne réaction des Verts après la catastrophe de Yaoundé. Cela grâce au travail du coach.

Sur le match retour, nous avons écrit ici même que si l'équipe nationale était qualifiée quelques secondes avant le coup de sifflet final de Gassama, cela prouvait encore une fois le bon travail de Belmadi. Autrement dit, sans ce relâchement incompréhensible, c'était mission réussie à 100 pour cent. Puis, ce fut la campagne contre l'arbitre Gassama, justifiée par le refus d'un but valable et de deux penaltys pour les Verts alors qu'un goal litigieux était sifflé au profit des visiteurs. Durant cette période délicate d'après-match, nous refusâmes d'accabler M. Belmadi et les joueurs en oubliant les quelques secondes fatidiques pour ne retenir que ce qui les précédait. Tenant compte de l'état psychologique des membres du team, nous les épargnâmes et en cela, nous faillîmes à notre rôle d'informateurs justes et honnêtes.

Oui, parce que nous aurions pu reprocher à l'entraîneur national d'avoir maintenu les mêmes joueurs âgés, usés et sans jus alors qu'il disposait d'un réservoir de jeunes capés frais et performants qui auraient pu arracher la qualification avec une meilleure concentration. Notre référence reste cette inoubliable Coupe arabe des Nations où nous avons été impressionnés par quelques éléments évoluant en Algérie, Tunisie et pays du Golfe qui ont pu tenir la dragée haute aux équipes rodées et puissantes du Maroc, Tunisie, Egypte et Qatar pour l'emporter brillamment en fin de parcours. C'est dans cette composante solide et triomphante que M. Belmadi aurait dû puiser les remplaçants pour renforcer son onze par des éléments motivés. Convoqués, avec Benrahma, mais inutilisés ou carrément ignorés, ils n'ont pu montrer leurs talents et se sont contentés de suivre les deux rencontres du banc de touche ou carrément devant les écrans TV.

Quant au match perdu à Tchaker, ce stade d'un autre siècle choisi en dépit de toute logique, il faut revenir aux dernières secondes qui ont vu s'écrouler le rêve de tout un peuple. Entraîneurs et joueurs n'ont pas su gérer ce petit laps de temps qui nous aura coûté bêtement notre place au Mondial:

1. Sur cette maudite touche, les joueurs se sont repliés trop vite et ont laissé le champ libre pour sa transformation en centre aérien tiré vers un paquet de joueurs camerounais disposant d'espaces non gardés scrupuleusement par nos capés. Le reste fut un jeu d'enfants. Dans un article précédant cette rencontre, nous avions mis en garde contre les balles arrêtées tirées dans notre camp car si l'on revient aux buts marqués contre les Verts, l'on en recensera une bonne partie provenant de coups francs ou de corners. Outre les mauvais placements des défenseurs, il faut aussi signaler la faiblesse chronique de M'bolhi dans ces phases où il manque de perspicacité pour sauver ses bois alors qu'il le fait très bien sur les bolides et les penaltys.

2. Belmadi a évoqué le manque de concentration de certains défenseurs impliqués dans des bavardages et contestations, plus haut sur le terrain. Il est vrai que nous n'avons pas vu les choses comme elles sont racontées par le coach qui a une meilleure observation et un jugement plus perspicace que le nôtre.

3. Sur la phase de la maudite touche qui est à voir et à revoir, on remarque que nos joueurs ont agi comme si le match était terminé. Ils se préparaient déjà à sauter de joie et à courir dans tous les sens pour fêter la qualification. Ce faisant, ils ont oublié de gêner les deux éléments camerounais qui jouaient la touche. Les Verts auraient dû tout faire pour limiter le mouvement des attaquants camerounais vers les bois de M'bolhi: dégager le ballon à l'emporte pièce, gêner les joueurs adverses par tous les moyens, etc. et non se replier et attendre... J'ai lu quelque part que les grandes équipes imposaient à leurs éléments de tout faire durant ces dernières secondes pour empêcher un retour au score de leurs adversaires, y compris l'anti-jeu s'il le faut. Certaines formations de niveau mondial choisissent même des joueurs à sacrifier pour l'inévitable carton rouge qui sanctionnera leurs fautes graves dans ces moments capitaux.

4. M. Belmadi aurait dû lui aussi intervenir pour casser la domination des Camerounais et gagner quelques précieuses secondes en procédant à des changements de joueurs. Il pouvait le faire plusieurs fois. Lui aussi semblait attendre avec une confiance aveugle la qualification au bout du sifflet final de M. Gassama.

Ces réalités, nous les avons tues après le match. Et ce ne sont pas les journalistes qui évoluaient sur le terrain. Ils ne dirigeaient pas les Verts depuis la touche. Alors, franchement, on ne comprend pas les attaques répétées et de plus en plus humiliantes contre notre corporation. Les déconvenues successives qui ont mis à plat les ambitions algériennes comme remporter une deuxième CAN où aller au Qatar auraient dû calmer l’entraîneur national et faire retomber sa légendaire arrogance. Cela ne sert à rien de chercher un bouc émissaire pour détourner l'attention sur les vraies questions liées à la gestion de l'équipe nationale.

Je ne suis pas un représentant officiel de notre corporation mais comme je compte parmi les quelques doyens de la presse nationale, je ne peux laisser passer cette salve de méchanceté gratuite contre les journalistes sans réagir.

La réponse de l'entraîneur à une consœur qui posait le cas Mahrez est insupportable tant elle touche à l'honneur de notre profession malmenée depuis longtemps par M. Belmadi. L'intérêt porté au cas Mahrez n'est pas une invention de la presse ou un moyen d'embêter l'entraîneur. C'est l'opinion publique qui impose ce sujet à travers les réseaux sociaux, véritable reflets des préoccupations collectives. Les Algériens ont vu Mahrez en pleine forme lors du dernier match; ils l'ont vu courir pour fêter la victoire. Alors, ils ne comprennent pas comment il se retrouve subitement dans la situation d'un blessé ne pouvant pas assister au regroupement des Verts, ni évoluer avec eux pour les prochains rendez-vous. L'opinion publique lie cette absence à l'affaire du stage qatari marqué par l'absence de Mahrez qui faisait le fête à Dubaï. C'est son droit le plus absolu d'aller en l'une de miel aux Emirats ou en vacances à Marrakech mais il ne faut pas justifier l'injustifiable. Les Algériens ne croient pas à la blessure de leur idole. Beaucoup pensent qu'on n'aurait pas dû leur mentir. Ils s'interrogent sur ce traitement qu'ils jugent "de faveur". Ce n'est pas une création des journalistes! Notre rôle n'est pas de cacher ces réactions visibles sur tous les réseaux sociaux. Faut-il faire du "Tout va bien madame la Marquise" pour satisfaire le coach national?

Une simple question: supposons que l'Algérie est qualifiée pour le Mondial et que ce stage ne prépare pas l'Ouganda et la CAN mais un match amical contre la France ou l'Angleterre. Mahrez aurait-il été "blessé" et Manchester City se serait-il donné la peine d'adresser à la FAF ce certificat médical, objet de tant de controverses?

Contrairement à ce que pense M. Belmadi, la presse ne lui veut aucun mal et tient à ce qu'il continue à diriger de main de maître le onze national. Bien plus, elle l'a toujours soutenu, même dans les moments les plus durs. S'il a des problèmes personnels avec quelques têtes d'affiche des médias, il ne doit pas généraliser et traîner dans la boue toute la profession. Nous n'agissons pas pour le déstabiliser et nous ne faisons partie d'aucun lobby travaillant à son remplacement par un coach 'ami'. S'il faut refaire un choix à partir de zéro, nous choisirons encore et toujours Belmadi.

Notre réponse à ses dépassements (il n'a qu'a réécouter ce qu'il a dit) ne porte aucun ressentiment, ni haine. Juste un sursaut d'honneur face à des critiques excessives. Juste pour crier: "il ne faut pas prendre les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages".



Maâmar Farah
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