Algérie - Agroalimentaire

Algérie - En raison d’une production locale en deçà des prévisions: Vers un recours plus accru aux importations de blé



Algérie - En raison d’une production locale en deçà des prévisions: Vers un recours plus accru aux importations de blé


L’Algérie, un des plus gros importateurs de céréales au monde, produit une partie de ses besoins en blé dur mais dépend fortement des importations de blé tendre, de France essentiellement d’où elle a importé, en mai dernier par exemple, les trois quarts du volume de blé tendre que les agriculteurs français ont expédiés hors Union européenne.

Les toutes dernières données ne militent pas pour une diminution de la facture de blé tendre de l’Algérie. Baromètre incontournable pour les marchés mondiaux de céréales, le Chicago Board of Trade indiquait, ces derniers jours, que les contrats à terme sur le blé ont atteint un sommet de près de trois mois lundi, soutenus tout particulièrement par une baisse des évaluations de la production mondiale de blé.

Une donnée que les Algériens ont accueillie avec le même rictus que ces ultimes informations sur la production locale qui devrait perdre pas loin de 40% de la récolte attendue, selon le syndicat des agriculteurs algériens. Corroborant ainsi les perspectives d’organisations internationales telle la FAO, l’organisation onusienne pour l’agriculture et l’alimentation, qui indiquait, au début du mois courant, que la récolte de céréales en Algérie devrait être de 38% en deçà de ce qui avait été récolté l’année dernière. C’est en somme une contraignante entame de la campagne 2021-2022 qui a débuté le 1er juillet dernier.

Une campagne qui ne s’annonce pas des plus brillantes pour l’Algérie en raison, avant tout, d’un climat pas propice, du moins pas en adéquation avec les ambitions déclarées des autorités du pays qui visent l’augmentation de la production locale afin de soulager les réserves de change, déjà bien entamées sans cela.

Tout comme il en était question pour la campagne récemment achevée, il était prévu que l’Algérie diminue durant cette année-là ses achats de blé en raison, d’une part, de la difficile conjoncture financière qu’elle traverse, et de l’augmentation de la production nationale, d’autre part. À l’arrivée, cela n’a pas tellement fonctionné et pour la campagne ayant débuté en juillet dernier, tout en prédisant un recul de 38% de la récolte céréalière en Algérie en 2021 par rapport à l’année précédente, la FAO s’attend à «l’augmentation des importations algériennes de céréales, essentiellement de blé, qui devraient connaître une hausse de 25% par rapport à l’année passée et de 7% au-dessus de la moyenne durant la saison de commercialisation 2021-2022».

Une perspective que vient désormais appuyer le Chicago Board of Trade qui note que le marché du blé est condamné à une tendance à la hausse, soutenu par des perspectives de production mondiale plus faibles et une forte demande, avec de nouveaux appels d'offres attendus de la part de principaux importateurs telles l’Égypte et l’Algérie.

Pour le coup d’envoi de la campagne 2021-2022, selon l’indice FAO publié jeudi dernier, et contrairement aux prix des produits alimentaires qui ont cédé 1,2% en juillet par rapport au mois précédent, ceux du blé ont progressé de 1,8% durant la même période. Une augmentation qui tombe mal du fait donc de cette perspective qui voit une production nationale de céréales de 3,5 millions de tonnes en 2021, soit 38% de moins que celle de l’année dernière. Des chiffres qui font que, immanquablement, l’Algérie accentuera sa présence sur les marchés internationaux pour importer 8,1 millions de tonnes, soit environ 25% de plus que les importations de l’année dernière, selon les projections de la FAO qui rappelle également que sur les cinq dernières années, les importations de l’Algérie en blé tendre principalement étaient en moyenne d’environ 7,6 millions de tonnes par an pour répondre aux besoins de la consommation intérieure. Des besoins qui dépassent les 11 millions de tonnes annuellement.



Azedine Maktour


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