Algérie - Institutions Diverses

Algérie - Conférence pour la transition démocratique: Les forces de l’opposition appellent au départ du régime



Algérie - Conférence pour la transition démocratique: Les forces de l’opposition appellent au départ du régime


Plus de 400 participants, toutes tendances politiques confondues, ont pris part, ce mardi, à la première conférence pour les libertés et la transition démocratique, tenue dans un chapiteau attenant à l’hôtel Mazafran de Zeralda (Alger).

Des figures connues sur la scène politique algérienne ont tenu à marquer leur présence à ce conclave de l’opposition, le premier du genre dans l’histoire de l’Algérie indépendante, à l’instar de Mouloud Hamrouche, Ali Benflis, Said Sadi et Mokran Ait Larbi, en plus des cadres du FIS dissous, Ali Djeddi et Abdelkader Boukhamkham. Le FFS a été représenté par son premier secrétaire, Ahmed Bettatache et Mustapaha Bouchachi.

Les travaux de cette conférence organisée par la Coordination pour les libertés et la transition démocratiques (CLTD) se sont ouverts à 14h30. Le président du bureau de la conférence, Ahmed Benbitour, a indiqué dans son allocution d’ouverture que la priorité pour le pays est de procéder à un «changement politique pacifique». La conférence permettra, selon lui, «d’identifier les compétences qui se chargeront d’élaborer les propositions de sortie de crise».

Ali Yahia Abdnour a déclaré d’emblée que «le système a fait beaucoup de mal à l’Algérie» et qu’«il doit partir». «Le peuple algérien doit être sevré», a indiqué le doyen des militants des droits de l’homme en Algérie. Il a appelé aussi à la libération du dinar de son indépendance au dollar: «Le dinar doit-être souverain».

Abderazzak Makri, président du MSP, a souligné que la conférence intervient dans «un contexte politique tendu à l’extérieur et une gouvernance délabrée sur le plan interne». Le défi actuel, selon lui, est de trouver le moyen de «porter l’Algérie d’un système fermée où toutes les idéologies sont dominées par l’argent sale, à une société libre, juste et prospère». Pour Makri, la crise algérienne, est «une crise morale avant qu’elle ne soit politique et économique». La conférence pour la transition politique sera historique si elle arrive à «donner naissance à une nouvelle ère de liberté et de démocratie. C’est Le meilleur cadeau à donner à l’Algérie», a ajouté le président du MSP.

Le soutien du FIS

Mouloud Hamrouche, a déclaré que cette rencontre de toutes les tendances autour d’une même table est «un rêve qui remonte à un quart de siècle». Il a estimé que «l’effondrement des administrations de l’Etat est causé par l’abus de pouvoir et le régionalisme». Selon Hamrouche, «La seule base du gouvernement est l’armée. Et c’est là, le danger».

Mohcine Belabbas, président du RCD, a focalisé son intervention sur «la nécessité pour le pays de dépasser les haines». Il a appelé pour «le rejet de toutes formes de domination» et pouvoir «réunir tous les algériens qui aspirent à vivre dans la liberté et la dignité».

Ali Benflis a considéré, quant à lui, que la solution algérienne n’est pas constitutionnel mais plutôt «une crise de légitimité des institutions». La révision de la Constitution devrait venir en «couronnement à un processus politique commun centré sur la légitimité des institution», a-t-il dit.

Abdellah Djabellah, président de FJD (Adala) a tiré à boulets rouges sur Bouteflika. Le règne du chef de l’Etat actuel, a déclaré Djaballah, «a consacré la corruption, la dérive et le royalisme».

Ali Djeddi, l’ancien leader de l’ex-FIS, a venu exprimer le soutien d’Abbassi Madani et Ali Benhadj au projet de transition démocratique. «Ali Benhadj a préféré ne pas venir pour ne pas troubler le déroulement de la conférence», a indiqué Djeddi en référence au fait que l’ex numéro 2 du FIS dissous est interdit d’exercer la politique. «La souveraineté de l’Algérie est violée», a déclaré Ali Djeddi en parlant de la situation du pays. Il a suggèré d’aller vers une période de transition qui ne doit pas dépasser 30 mois.

Mokrane Ait Larbi: «l’armée doit intervenir»

Ahmed Bettatache, premier secrétaire national du FFS, a annoncé la tenue d’une conférence de Consensus nationale qui se tiendra prochainement en présence du représentants du pouvoir en place. «On ne peut pas trouver une solution sans associer le système», a indiqué Betattache.

Mokrane Ait Larbi a épousé dans son intervention la proposition de Mouloud Hamrouche qui avait appelé à plusieurs reprises à l’intervention de l’armée. «Est-ce qu’on va établir un gouvernement de transition en marge des institutions en place?», s’est interrogé l’ancien sénateur. «C’est l’armée qui a construit le système. C’est elle qui fait les présidents et les gouvernements depuis 1962. L’armée ne peut pas se retirer dans les circonstances actuelles», a-t-il déclaré. Pour Mokrane Ait Larbi, «l’armée doit intervenir pour opérer un changement pacifique».

Ahmed Taleb Ibrahimi s’est contenté d’envoyer une lettre aux participants à la conférence pour exprimer son soutien à cette initiative. Il a justifié son absence par des «raisons personnelles».

Les travaux de la conférence seront sanctionnés par l’élaboration d’une plateforme consensuelle qui sera rendue publique dans les prochains jours, selon les organisateurs.

La plateforme provisoire adoptée récemment par les membres du CLTD, prévoit la formation d’un gouvernement de transition. La deuxième étape de ce projet porte sur l’élection d’une assemblée constituante qui se chargera de l’élaboration d’une nouvelle Constitution.

Farouk Djouadi
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