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Algérie - Commémoration du 24e anniversaire de la disparition de Mohamed Boudiaf: Sa famille demande la révision du procès


Algérie - Commémoration du 24e anniversaire de la disparition de Mohamed Boudiaf: Sa famille demande la révision du procès




La famille de feu Mohamed Boudiaf revendique la révision du procès de leur père assassiné le 29 juin 1992 par Lembarek Boumaârafi. Dans une déclaration lue hier au cimetière El Alia en présence d’une centaine de personnes à l’occasion d’une cérémonie de commémoration du 24e anniversaire de sa disparition, son fils Nacer déclare que «nous n’avons jamais été convaincus que Boumaârafi était l’assassin de notre père».



Abder Bettache - Alger (Le Soir) -

La cérémonie portant commémoration du 24e anniversaire de la disparition de feu Mohamed Boudiaf a été marquée par une sortie tonitruante de son fils Nacer. Ce dernier lisant une déclaration au nom de la famille Boudiaf déclare que «vingt-quatre ans après le lâche assassinat de Si Tayeb El Watani, nous, ses enfants, continuons à rejeter fermement la thèse de l’acte isolé avancé par ses assassins Belkheir, Nezzar, Toufik et Smain, soit les mêmes personnes à l‘origine de son retour en Algérie».

Pour la famille Boudiaf, «nous n’avons jamais été convaincus que Boumaârafi était l’assassin de notre père». Pour cela, la famille Boudiaf a décidé, poursuit l’orateur, «de mettre en place un comité d’avocats algériens et étrangers chargés de saisir le président de la République, en sa qualité de premier magistrat du pays et monsieur le procureur général de la Cour suprême pour la réouverture du procès afin que toute la lumière soit définitivement faite sur ce crime d’Etat».

«Vu la cacophonie générale ayant suivi le lâche assassinat d’un grand révolutionnaire à la tête de l’Etat algérien, vu qu’il était techniquement impossible d’assassiner un président de la République dans une salle fermée, vu les complicités, l’anarchie et les liquidations physiques entre membres des services de sécurité, vu les diversions, vu le mitraillage de l’ambulance présidentielle, vu la liste additive de dernière minute des membres du GIS qui n’ont jamais été ajoutés au système de protection de chefs d’Etat, vu les dernières déclarations de maître Ali Yahia Abdenour qui a soutenu que le président Boudiaf avait reçu une balle au niveau du thorax, ce qui veut dire que son assassin avait aussi un complice, un autre tireur qui était posté face au défunt, vu que Allel Thaâlbi ancien compagnon de si Tayeb El Watani et membre de la commission d’enquête qui a déclaré récemment que les assassins de Boudiaf étaient les mêmes qui l’avaient sollicité pour revenir à son pays, nous avons décidé de mettre en place un comité pour saisir le président de la République», lit-on dans la déclaration.

Par ailleurs, dans une lettre adressée au président de la République en sa qualité du premier magistrat du pays, Nacer Boudiaf dira «je m’adresse à vous, alors que vous n’étiez pas au pouvoir au moment de son lâche assassinat. Mais la vérité est que l’écrasante majorité des Algériens avait compris, dès l’instant de l’assassinat, l’enjeu de ce crime pour ceux qui ont cru en bénéficier».

«Malheureusement, depuis la sentence de «l’acte isolé», c’est le silence qui prévaut car comme le dit Shakespeare: «En vérité, bientôt le rôle qui siéra le mieux à l’esprit est le silence, et il n’y aura plus que les perroquets qu’on pourra louer de parler». Et d’ajouter: Je m’adresse à vous dans le contexte des récents amendements de la Constitution qui laissent croire à une meilleure considération pour la justice en Algérie.

Pourrais-je espérer que cette meilleure considération redonne à Mohamed Boudiaf la considération qu’il mérite pour avoir sacrifié sa vie pour l’Algérie»?

A. B.





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