Algérie - Divers Agriculture

Algérie (Bordj Bou Arréridj) - Sauver les terres agricoles



Algérie (Bordj Bou Arréridj) -  Sauver les terres agricoles


La wilaya de Bordj-Bou-Arréridj aurait à son actif une superficie agricole de 392.252 hectares. Cependant dans la réalité, elle n'en possède qu’environ 300.000 hectares, voire beaucoup moins. La cause en est que l’urbanisation dans le chef-lieu de wilaya et ses 34 communes a proliféré sur des terres agricoles à haut rendement de production. Ce mauvais choix a été fait par incompétence et cupidité par des décideurs de l’époque de l’ancien pouvoir qui a duré d’avril 1999 à 2019 et qui fut la période de tous les dépassements.

L’activité désordonnée des entrepreneurs immobiliers a eu pour conséquence d’annihiler toute politique de développement agricole qui aurait contribué à la diminution de la dépendance alimentaire de l'Algérie vis-à-vis des importations. Toujours en lien avec cette période, il a été impossible de planifier et développer une politique agricole cohérente, alors qu’il y a eu depuis 2015 à ce jour pas moins de 10 ministres de l’Agriculture qui se sont succédé. Le temps imparti à chaque ministre pour mettre en place une politique pérenne était d’à peine 10 mois, ce qui empêchait tout suivi sérieux. C’est ainsi que les programmes d'habitation (AADL-LPA-LPL) concernant des milliers de logements ont utilisé pour leurs assiettes, les terres agricoles. Il faut ajouter à ces implantations, les équipements publics afférents comme les terrains de sport, les hôpitaux, les écoles, les lycées, les universités, les unités de production, pénitencier, etc.

Cette bétonisation a fait que les sols se meurent, ce qui a coûté à la wilaya des milliers d’hectares perdus et soustraits à la production agricole pour devenir des sols impropres aux cultures vivrières par suite de l’utilisation de goudron et autres produits destructeurs, ennemis de l’environnement. Il y a eu aussi un phénomène aggravant qui est venu des propriétaires terriens avides du gain rapide et facile, qui laissent volontairement leurs terres à vocation agricole en friche surtout celles qui se trouvent près du périmètre urbain, qui se transforment en décharges publiques sauvages au vu et au su des autorités locales, puis deviennent des terrains constructibles. Par ce biais, les propriétaires obtiennent que leurs terres agricoles soient intégrées à la réserve domaniale urbaine en glissant la pièce au passage à certains décideurs peu scrupuleux, et comme par magie, ces terres deviennent des terrains urbanisables avec une facilité déconcertante.

Cependant, la wilaya de Bordj-Bou-Arréridj depuis 2023 a connu une nouvelle dynamique de gestion qui l’a sortie de sa léthargie. L’État a mis à la disposition de la Direction de l’agriculture la somme de 6 milliards de DA en 2022, dont 39.827.550 dinars ont été engagés pour les réalisations de forages, puits, 13 bassins de géomembranes (Back water), moteur de comptage, conduite d’amenées, équipements de pompage, etc.

Des aides conséquentes ont été allouées aux 995 éleveurs de vaches laitières. On relève que pour 6.161 têtes de bétail, la collecte de lait mensuelle est de 1 million 880.000 litres. S’ajoutent aux millions de dinars d’aides aux éleveurs, ceux accordés aux collecteurs de lait et aux laiteries qui ont adhéré aux programmes de développement agricole afin que le lait et ses dérivés arrivent à moindre coût jusqu’aux citoyens.

Le temps est venu pour les agriculteurs de s’inscrire dans la marche vers le développement d’une agriculture vivrière afin que malgré la crise de l’environnement, ils soient en mesure de relever le défi de l’autonomie alimentaire dans un monde globalisé.



Layachi Salah Eddine
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