Algérie - Architecture

Algérie - Archi’terre, on y retourne



Algérie - Archi’terre, on y retourne




Tout vient de la terre et tout y retourne, disait un poète comique grec. Aujourd’hui, on doit, selon les experts, retourner aux matériaux utilisés autrefois par nos ancêtres. Dans le monde, construire avec de la terre, c’est de la chic architecture. En Algérie…

Tomber de rideau, hier, à Alger sur la 5e édition du festival international Archi’Terre, destinée à la promotion des architectures de terre. Depuis dimanche dernier, les visiteurs, de plus en plus nombreux à s’y intéresser, ont eu à assister à la journée d’information et de sensibilisation et aux ateliers d’initiation aux techniques de construction en terre.

Lors de ce festival, les visiteurs ont admiré l’exposition «Architecture en terre d’aujourd’hui» où 40 œuvres d’architectes finalistes du «Terra Award», Prix mondial des architectures contemporaines en terre ont été exposées. L’exposition donne à voir et à comprendre la beauté et l’intérêt constructif de la terre. Parmi ces œuvres de partout dans le monde, France, Belgique, Australie… il n’y a toujours pas d’œuvre algérienne.

Où en sommes-nous aujourd’hui dans cette architecture de terre qui était pourtant jadis une pratique courante chez nos ancêtres?

Nous sommes au stade de sensibilisation, explique Kheireddine Guerrouche, architecte enseignant à l’EPAU et membre du comité d’organisation du festival. C’est déjà bien que cette pratique soit peu à peu introduite de manière indirecte dans le cursus universitaire des architectes, se félicite Guerrouche pour qui le festival a sa place et son statut dans la corporation. Reste maintenant, toujours selon lui, de vulgariser et de sensibiliser le grand public.

«Nous avons réussi à créer la demande. Et il faudrait maintenant réfléchir aux mécanismes pour faciliter l’offre», affirme Guerrouche.

Autrement dit, comment rendre le produit (la terre) disponible?

Il faut, en effet, le localiser, l’identifier et mettre en place une carte nationale où se trouve cette terre avec toutes ses spécificité et particularités. En un mot, savoir et connaître le potentiel algérien en cette matière pour ensuite passer à la deuxième démarche qui est la mécanisation et la modernisation de la filiale.

Si dans le monde, la construction par le matériau de la terre est une architecture des stars et des riches, chez nous elle n’arrive même pas encore à faire son chemin même pour les pauvres.

«Certes, nous avons des particuliers qui se rapprochent de nous pour construite en terre, mais il faudrait des unités de production», affirme Guerrouche.

D’ailleurs, cette nouvelle édition d’Archi’Terre est organisée pour la première fois en marge du salon Batimatec, une occasion de se rapprocher des industriels et investisseurs dans ce domaine pour moderniser cette option. Sans cela, il demeure difficile de s’y lancer. Le défi est donc de sensibiliser les investisseurs pour moderniser la filiale.

Pour sensibiliser les architectes à cette pratique, un concours portant la thématique «Intervenir sur le patrimoine bâti en terre» a été organisé. Les lauréats, à savoir Koceila Nasri, architecte, Ibtisem Hamouch, étudiante, et Lamia Mouazer, architecte aussi ont été primés. Leurs projets se focalisent respectivement sur la création de centre éducatif pour enfants à Timimoun, centre de formation artisanal à La Casbah et enfin, un centre culturel syndical d’initiative touristique à Laghouat. Un concours organisé chaque année et éventuellement, il peut ne plus avoir lieu, par manque de moyens.


Photo: La construction par le matériau de la terre, rentable par plusieurs aspects, n’arrive pas à se frayer un chemin

Nassima Oulebsir

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