Ces dernières années, on voit des jeunes sillonner les cités urbaines et suburbaines avec leurs camionnettes pour collecter le produit plastique (bouteilles, bidons, bouchons, et autre rebut à usage domestique ou industriel).
«Chaque jour que Dieu fait, nous patrouillons dans les quartiers d’Alger, que cela soit à Oued Korich, Bachedjarrah, El Harrach, El Maqaria, Bab El Oued ou Belouizdad, avec notre Herbin pour collecter à partir des bacs à ordures installés au coin des rues ou au bas des immeubles des quantités de ce matériau plastique que nous acheminons vers les unités de recyclage», font savoir deux jeunes qui fourrent leur «nez» dans les poubelles pour faire le tri et retirer le «sésame».
Dure est la besogne à laquelle ils s’adonnent au quotidien.
«Cette activité nous permet de gagner notre pain quotidien», renchérit sur un ton facétieux l’un des collecteurs qui semble s’escrimer pour séparer le bon grain de l’ivraie; autrement dit, libérer le produit plastique des autres déchets ménagers, avant de l’enfouir dans un grand ballot de jute.
Selon le média digital panafricain généraliste Le360 Afrique, notre pays reste l’un des plus grands consommateurs de sacs en plastique au monde, avec environ 7 milliards d’unités. Cette estimation établie en 2021 a, depuis, tendance à grimper.
La quantité de plastique qui finit sa course dans la nature représente, selon certaines estimations, quelque 80% des déchets marins en Algérie et moins de 10% sont recyclés.
Ce matériau omniprésent dans notre quotidien, présente, faut-il préciser, un volume énorme qui n’est pas sans conséquence sur l’environnement (faune et flore) et sur la santé humaine.
L’on se rappelle, au début des années 2000, Cherif Rahmani alors ministre de l’Environnement avait misé sur une opération visant à éradiquer l’utilisation des sacs plastique, particulièrement, le sachet destiné à l’usage domestique. Il avait alors tenté de mobiliser les manufacturiers de sachet plastique à se tourner vers l’emballage papier. Vainement. Ce fut un coup d’épée dans l’eau. L’opération avait échoué, car très peu d’opérateurs étaient favorables à cette option, celle de l’utilisation du papier plastique au profit du sac papier. Il n’y avait pas suffisamment d’engagement militant de lutte contre l’invasion du plastique et les conditions d’y parvenir n’étaient pas, sommes tenus de constater, réunies.
Mais serait-il sensé de continuer à prêter le flanc à pareille langueur au point de laisser ce matériau asphyxier le sol, les mers et les océans?
Une interrogation qui, le moins qu’on puisse dire, reste conditionnée à la mise en œuvre d’une stratégie efficace et efficiente.
* Titre de l'article enrichi par Akar Qacentina
Photo d'illustration ajoutée par Akar Qacentina: Des jeunes qui récupèrent des déchets utiles dans les décharges sauvages, dépôts d'ordures ... Jeune Afrique
Par Farouk Baba Hadji
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Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Par Farouk Baba Hadji
Source : elwatan.dz du mercredi 26 Novembre 2025