Algérie - Boissons

Algérie - Agroalimentaire: La filière boissons malade de son amont agricole



Algérie - Agroalimentaire: La filière boissons malade de son amont agricole




La filière de production de boissons traîne de nombreux boulets. «Le constat aujourd’hui n’est pas très encourageant pour plusieurs raisons», a indiqué Mme Meriem Medjoubi, secrétaire générale de l’Association des producteurs algériens de boissons (APAB).

D’abord, l’absence de spécialisation.

«Le marché s’est restructuré. Nous sommes censés avoir un maillon intermédiaire qui est le transformateur primaire. Son rôle est de transformer le fruit en purée, concentré ou essence. Mais celui-ci n’existe pratiquement pas en Algérie», a-t-elle souligné en marge d’un symposium organisé hier à Alger sur la valorisation des produits agricoles dans les boissons. Selon elle, la tendance mondiale va vers la spécialisation.

Pour Mme Medjoubi, il faut qu’il y ait des investissements dans ce créneau. A l’origine de cette situation, l’amont agricole ne suit plus.

«L’amont agricole n’est pas considéré compétitif. Sur le plan des prix, un kilo de concentré d’oranges importées du Brésil revient à 200 DA dans l’usine algérienne. Le même concentré, sachant qu’il nous faut 20 kilos d’oranges pour faire un kilo de concentré, revient à 2.000 DA le kilo de concentré en Algérie. C’est impossible de travailler dans ces conditions», s’exclame Mme Medjoubi.

La production des agrumes s’élevait à 10 millions de quintaux fin 2011. Encore là, le rendement demeure faible avec une qualité inférieure aux intrants importés.

Pour Ali Hamani, président de l’APAB, «il existe un problème d’entente entre l’agriculteur et l’industriel, notamment en ce qui concerne la disponibilité des matières premières, dont la quasi-totalité est importée».

Les producteurs de boissons importent annuellement entre 8.000 et 10.000 tonnes de concentré de jus d’orange, essentiellement du Brésil. Le constat est également amer s’agissant de la maîtrise des exigences de la sécurité sanitaire.

«Aujourd’hui, nous devons retracer nos intrants. Il faut que nous sachions ce que nous mettons dans nos jus», insiste notre interlocutrice.

A ces contraintes, s’ajoute un outil de production presque délabré: «Les quelques transformateurs existants travaillent avec des équipements et des machines qui sont complètement obsolètes et qui ne sont plus à même d’apporter la qualité exigée par les producteurs.»

En guise de solution, la secrétaire générale de l’APAB recommande l’introduction de nouvelles techniques afin d’améliorer les rendements, la mise en place d’un plan de développement de variétés pour les agrumes, la mise à niveau de l’outil de production ainsi que l’instauration d’un système de traçabilité.

Pour M. Hamani, les transformateurs et industriels devront définir aux agriculteurs et arboriculteurs leurs exigences en termes de variétés de produits, de qualité et de quantités, alors que ces derniers doivent assurer la disponibilité de ces produits.

Il a aussi plaidé pour la mise sur pied d’une plateforme regroupant les différents acteurs de cette filière.

Hocine Lamriben

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