Algérie - Revue de Presse

Alger sous haute surveillance : Déploiement bien en vue des policiers



La police se met à la « méthode Hamel ». A peine quelques semaines après son intronisation, le tout nouveau directeur général de la Sûreté nationale, le général major Abdelghani Hamel, place le corps de la police en état d'alerte. « Des instructions fermes ont été données à tous les services de police, affirme un officier supérieur, pour une intensification des opérations de police et un redéploiement maximum des effectifs sur le terrain. » Des opérations spectaculaires ont été effectuées dans plusieurs grandes villes du pays. A Alger, un dispositif exceptionnel a été mis en place, mobilisant de nombreuses unités des services de police. Des contrôles sur les principaux points de passage, les quartiers populaires, les grands axes routiers, des interpellations' si certains officiers de police parlent « d'opérations de routine », d'autres par contre évoquent un maillage spécial de la capitale, et ce, à l'heure du retour en force des attentats kamikazes et à la veille du mois de Ramadhan (dans une dizaine de jours), synonyme d'intensification des opérations terroristes. Nonobstant le caractère exceptionnel de ces opérations coup-de-poing, l'ancien patron de la Garde républicaine et des gardes-frontières est, semble-t-il, déterminé à mener sa « petite révolution ». L'ambition de remodeler à son image l'organisation, le fonctionnement et le comportement de l'institution policière, l'ancien officier supérieur de la Gendarmerie nationale l'a clairement affichée.Deux semaines après sa nomination officielle au poste de DGSN, le général-major Abdelghani Hamel annonçait déjà les couleurs. Le 22 juillet, à l'Ecole de police d'El Hamiz, M. Hamel a égrainé quelques-uns de ses « chantiers » prioritaires qui préfigurent cette « révolution en marche ». La « réhabilitation » du service des renseignements généraux, service rongé par les règlements de comptes, figure en pointe du système de réorganisation projetée. Dans un discours lu en son nom par le divisionnaire Lakhdar Dhimi ' sous-directeur de l'instruction à la DGSN ', M. Hamel a plaidé, lors de la célébration du 48e anniversaire de la Fête de la police, pour « un système d'information (de renseignement, ndlr) efficace, qui permet de prendre les décisions nécessaires et exactes au moment opportun. Cela permet d'améliorer la couverture sécuritaire et préserver l'image et la crédibilité de l'institution. Deux caractéristiques que les éléments de la police doivent refléter sur le terrain à travers la discipline et l'exécution des différentes tâches ». Modernisation des méthodes de gestion, des moyens matériaux' autre volet de la réorganisation en cours et qui rompt décidément avec la « méthode Tounsi », le DGSN dit accorder une attention particulière à « la gestion de la carrière du policier », qui doit se faire, à ses dires, « dans la transparence, l'équité et l'égalité des chances dans l'occupation des postes de responsabilité ».La reprise en main de la police par un ancien officier supérieur de l'armée, synonyme de transfert des méthodes (rigides) et des us (martiales), commence à se faire sentir, notamment sur le plan de la discipline. Les différents services de police ont été rendus destinataires, déclare une source proche de la DGSN, d'une foultitude d'instructions, traitant de nombreux aspects disciplinaires, du port de la tenue officielle, des conditions d'exercice en civil, etc. Même le salut militaire est devenu de rigueur, selon elle. Lourdement handicapée par les crises internes, parasitée par les luttes de clans et les règlements de comptes, l'institution républicaine de police traîne l'image d'un corps oppresseur des mouvements sociaux, enclins aux bavures et à l'indiscipline. La refondation de cette institution est devenue la première obsession du duo Hamel-Kablia. « L'organisation de la Sûreté nationale doit être revue et repensée, en tenant compte du contexte sécuritaire, de la poussée de la criminalité, de l'évolution de ses formes (cybercriminalité, crime organisé) et des exigences techniques, technologiques et scientifiques imposées par la modernisation », déclarait le nouveau ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia.
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