Algérie

Alger, Animations ramadhanesques, Entre kheïma et lèche-vitrine



Les devantures de magasins sont décorées. Elles se parent d’une multitude de couleurs pour attirer les flâneurs, même si parfois le sourire des commerçants est forcé, crispé et mécanique.

« Un sourire plutôt commercial », ironise un père de famille accompagné de ses enfants. Le formel et l’informel font bon ménage sur les trottoirs. Les trabendistes sont de retour. Des jeunes déballent des cartons, d’autres ont déjà mis en vente les jouets et les petits gadgets de l’Aïd. Le marché n’est pas aussi noir qu’on le dit puisque les marchandises sont cédées au vu et au su de tous, y compris à quelques mètres des policiers. C’est une planche de salut pour les ménages à faible revenu. Les marchands de glace font la joie des tout petits mais aussi des grands. Les propriétaires de café se frottent les mains. Le chiffre d’affaires est en hausse. Alger de nuit ressemble à une vraie ruche. Courir dans tous les sens devient un sport national. « Seul le Ramadhan peut créer cette atmosphère. Il nous permet aussi de nous rencontrer plus souvent, de discuter et de s’échanger des visites familiales », affirme un chauffeur de taxi. La culture semble ressusciter. Au TNA , le théâtre renaît pour nous faire découvrir des facettes inexplorées. La majorité des pièces sont des adaptations telles que La savetière prodigieuse et La Maison frontière de Slawomir Mrozek. Un théâtre qui renvoie à notre humanité capable du pire comme du meilleur. Derrière le rire, il existe une réalité, une folie et une souffrance. Durant le Ramadhan, la kheïma devient reine. Pour attirer la clientèle, plusieurs hôtels plantent ce décor. « Pour ce qui est de l’affluence, j’ai été surprise de voir que les gens sortaient de plus en plus. J’ai fais un tour le 2e jour de Ramadhan, et à ma grande surprise, il y avait une centaine de personnes ! Par ailleurs, en ce moment, nous faisons le plein en semaine et en week-end. Il y a un roulement d’environ 500 personnes par soir », confirme la chargée de communication du Sheraton Club des pins. Quant au profil des clients, il y a bien sûr les habitués résidents et les non résidents du 5 étoiles de la côte algéroise. Les familles aussi représentent un segment important de la clientèle. On constate également que les hommes d’affaires trouvent dans la kheïma « un moyen de clôturer leur journée en beauté et cet endroit leur fournit la référence en termes de représentation de la culture algérienne vis-à-vis de leurs partenaires (souvent étrangers) dans une ambiance chaleureuse ». A l’hôtel El Djazaïr, c’est le même rythme. Les clients fument le narguilé et les jeunes s’abreuvent des compositions de leurs artistes préférés. En cette soirée, c’est Nourredine Alane qui chante. Les concessionnaires automobiles ont choisi eux aussi la kheïma pour exposer leurs voitures tels que Sovac, représentant exclusif de la marque Audi et Volkswagen, et Hyundai.La kheïma devient ainsi icône médiatique et argument marketing.


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