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Alerte aux eaux usées Hygiène et environnement à Mila



Alerte aux eaux usées                                    Hygiène et environnement à Mila
Qu'il y ait des égouts à ciel ouvert, on en est habitués, mais que des canalisations fassent l'objet de piquage à des fins d'irrigation de cultures maraîchères... c'est le bouquet !
Des dizaines d'habitants du chef-lieu de wilaya vivent sous la menace de maladies à cause du déversement à ciel ouvert des eaux usées dans la nature. D'après les déclarations de riverains, le problème ne date pas d'aujourd'hui. «Cela fait près de cinq ans que nous sommes à la merci de l'écoulement des eaux d'égout avec tout ce que cela induit comme risque de transmission de maladies», disent-ils. Inquiétudes fondées a priori dans la mesure où ces rejets liquides suspects longent les cités et les îlots d'habitations situés de part et d'autre de son cours. Selon nos constatations, le péril est bel et bien dans la demeure concernant toute la partie Est de la ville: de Senaoua jusqu'à Tyayba en passant par la cité Seghier.
Les habitants de ce dernier quartier viennent d'ailleurs de tirer pour la énième fois la sonnette d'alarme.
A travers une pétition, ils dénoncent l'immobilisme et la passivité des services concernés à prendre en charge en urgence cette préoccupation majeure. «L'épandage des eaux usées est une grande menace pour la santé publique. Les relents pestilentiels qui s'en dégagent constituent un grave danger pour nos enfants et nous-mêmes, sachant qu'en période de grande chaleur, il y a prolifération de moustiques et de rats», lit-on dans le document.Un vieillard rencontré sur place abonde dans le même sens: «Nous vivons un véritable calvaire. Nous sommes condamnés à fermer portes et fenêtres en pleine canicule pour nous prémunir contre les odeurs nauséabondes.»
Des eaux usées pour l'irrigation
Le phénomène de l'obturation volontaire des regards à des fins d'irrigation illicite prend de l'ampleur. Tout le monde en a eu vent sauf, semble-t-il, les organismes à qui échoient le contrôle et la répression de ces pratiques frauduleuses. Un cadre de la direction de ressources en eau (DRE) affirme que le collecteur B d'un diamètre de 800 mm, couvrant la partie Est de la ville, est mis en service depuis 1995. «Force est de relever, cependant, que le processus d'occlusion intentionnelle des regards provoque irrémédiablement une érosion régressive de ces installations, d'où la fissuration et le débordement des eaux usées», explique-t-il. En dépit de la mise en place dudit collecteur, les habitants de la cité Seghier soulignent que ce dernier est détérioré en plusieurs endroits.
«C'est un secret de polichinelle que des agriculteurs sans vergogne obstruent délibérément les canalisations en amont pour détourner le cours des eaux usées vers leurs cultures maraîchères et leurs vergers», déplorent-ils. Cet habile faux-fuyant a eu pour effet de causer, en des périodes de fortes précipitations, le débordement des crues mélangées aux eaux d'égout, et partant, l'inondation de certaines habitations de la cité. Le même responsable nous informe que «le secteur a pris à sa charge, dans le cadre de la réalisation des collecteurs de Mila, l'inscription d'une opération de sept raccordements défectueux », mais que «c'est l'opposition des propriétaires privés, hostiles à toute intervention sur le terrain, qui pose problème».
Et de conclure: «A Tyayba, nous avons remédié à un glissement de terrain sur le collecteur B dû aux remblais excédentaires des constructions anarchiques, tout comme il est envisagé le lancement en 2012 d'une étude pour la rénovation de l'ensemble du réseau d'assainissement de la ville.»


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