Algérie - Revue de Presse


La faucheuse s?est établie durablement sur nos routes. Inexorable, elle emporte chaque jour des vies, qui vont accroître le bilan macabre sculpté sur la stèle sépulcrale de l?hécatombe. 3426 morts dus à des accidents de la circulation ont été enregistrés, rien que pour l?année 2004. Est-ce à dire que nos voies et chemins sont devenus d?authentiques traquenards ? Assurément oui ! Sinon combien devrait-il y avoir de tragédies, dans lesquelles sont compromis en permanence des camions poids lourds et des autobus ? Autrement dit, quel combientième faudrait-il de morts, pour hâter la mise en application des fameux avant-projets de textes soit-disant dissuasifs ? Il est temps de déployer la batterie de textes de lois sur le front de l?asphalte. L?heure n?est plus aux rébarbatifs communiqués de police et de la Gendarmerie nationale. Sur le répertoire des 88 organes soumis au contrôle technique, seule la suspension, le moyen de direction et le système de freinage font actuellement l?objet d?une vérification. La liste a été revue à la baisse, en raison de la vétusté du parc matériel. La situation est donc dramatique et requiert un remède de cheval, subséquent à la puissance des mécaniques infernales. Le minibus est devenu une arme fatale et donc coupable de nombreux accidents de la route. La mobilisation est requise. Il faut mettre les bouchées doubles pour interpeller et convier à l?ordre ces engins ou plutôt ces bombes roulantes, qui nous collent exactement aux pare-chocs pour nous inciter à rouler plus vite. Les tribunaux correctionnels croulent sous les dossiers de la circulation routière. Des dossiers revêtus pour la majorité de l?annotation « Coups et blessures involontaires ». Un renvoi sans grande conséquence sur le chauffard, puisque cela ouvre la... voie aux condamnations assorties de peines avec sursis et des contraventions qui prêtent à sourire.


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