Alep au bord de la catastrophe humanitaire

En plus des problèmes d'approvisionnement en denrées alimentaires et surtout en eau, après le bombardement d'une station de pompage, il sera plus difficile maintenant de soigner les blessés après que les deux plus grands hôpitaux dans la partie rebelle de la ville syrienne d'Alep aient été touchés hier à l'aube par des frappes aériennes. Ces deux infrastructures hospitalières seront temporairement hors service. Il n'était pas clair de savoir si ce sont les avions du régime ou ceux de son allié russe qui ont frappé, alors que les deux mènent une campagne de bombardements sans relâche sur ce secteur de la deuxième ville que l'armée veut reconquérir. Ce qui est sûr selon les analystes, c'est que d'ici d'un mois, la vie quotidienne sera intenable à Alep, sous les coups de boutoir du régime syrien et de son allié russe. À en croire le chef des Casques blancs syriens, les habitants d'Alep risquent un "massacre" si la ville tombe entre les mains de l'armée du régime de Damas. Pendant ce temps, les Occidentaux continuent cette semaine de s'indigner de bombardements "effroyables" et "inacceptables" sur Alep, accusant Moscou d'être responsable de "crimes de guerre". De son côté, l'armée syrienne a pris le contrôle d'un quartier rebelle du centre d'Alep après plusieurs jours d'intenses bombardements aériens. Des soldats syriens ont pénétré mardi à la mi-journée dans le quartier Farafira, situé en bordure de la vieille ville à proximité de l'imposante citadelle qui domine la deuxième agglomération de Syrie. Une source militaire à Damas a précisé que l'armée en avait "repris complètement le contrôle après avoir neutralisé plusieurs terroristes". Cette avancée des forces de Bachar al-Assad a été confirmée par l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui a toutefois précisé qu'elle se résumait à la reprise de "quelques bâtiments" dans le "petit quartier de Farafira". Ce secteur est situé sur la ligne de front qui sépare depuis 2012 les quartiers tenus par le gouvernement à l'ouest et ceux contrôlés par les rebelles à l'est. C'est pour reconquérir l'ensemble d'Alep que le régime de Bachar al-Assad a lancé jeudi soir une vaste offensive avec le soutien actif de son allié russe.Merzak T./Agences