Algérie

Aïssa annonce de l'ordre dans l'activité des lieux de cultes




Le département de Mohamed Aïssa prévoit une loi organique encadrant toutes les activités des associations à caractère religieux. Toute attribution d'un nouvel agrément ou renouvellement d'un ancien agrément sont gelés d'ici les élections présidentielles. Objectifs : plus d'instrumentalisation des activités religieuses pour des fins politiques ou encore des manipulations aux lieux de cultes pour porter atteinte à la sécurité et la quiétude nationales.Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, a fait état hier lors de son passage sur les ondes de la radio nationale d'une nouvelle détermination à mettre de l'ordre dans son secteur notamment en matière d'utilisation des lieux de prières et les prérogatives des imams. «Nous débattons actuellement de la nouvelle loi organique sur les associations en général où un chapitre sera consacré aux associations à caractère religieux», a déclaré le ministre, précisant que les associations à caractère religieux «concerneront celles des mosquées ainsi que celles de culte autre que musulman».
A ce propos le premier responsable du secteur a estimé qu'«il y a nécessité de garantir que l'association de la mosquée ne s'accapare pas l'autorité de l'imam». Il a également indiqué que l'imam doit être décrété comme «l'autorité suprême dans la gestion des mosquées, une sorte de directeur de l'établissement et de l'institution». «Parfois nos imams sont malmenés par certaines pressions et certains lobbyings» a-t-il déploré. Ajoutant que «l'imam est déstabilisé par des pressions et par des lobbyings qui se font généralement autour de la mosquée par ces associations», critiquant des tendances «islamo-politiques» qui essaient de s'accaparer actuellement des associations de mosquées pour «un éventuel positionnement pré-électoral».
«C'est pourquoi nous avons décrété le gel du renouvellement des associations religieuses», a-t-il expliqué. Pour le même responsable cette question «ne peut être rediscutée qu'en période postélectorale». Pour y remédier, le ministre a fait savoir qu'un dispositif juridique sera mis en ?uvre pour permettre à l'imam de poursuivre toutes personnes qui atteindrait à sa dignité ou déstabiliserait l'équilibre de la mosquée», notant que l'imam devait être le «seul guide» de la mosquée. L'intervenant a rappelé que, depuis 2016, trois imams ont été assassinés, auquel s'ajoutent les 114 autres tués durant la décennie noire.
S'agissant de la cérémonie de béatification samedi à Oran des religieux chrétiens assassinés en Algérie durant les années 90, le ministre a indiqué que «cela jaillit des notions de l'Islam qui est ouvert sur les autres religions», ajoutant que «l'Algérie est un pays doté de principes et de fondements d'ouverture, du vivre-ensemble et de modération qui lui permettent de s'ouvrir sur les autres religions». A propos de la liberté de conscience, le ministre a souligné que «la liberté d'accomplissement de culte autre que musulman est garantie constitutionnellement en Algérie à condition de respecter les lois de la République».
Afin d'éviter que se reproduisent les mêmes scènes de violence, d'intégrisme et de radicalisme, le ministre a mis en exergue le vaste programme de lutte contre la radicalisation, basé, notamment, sur une réforme en profondeur des programmes de formation des imams et une révision des cours de religion islamique dispensés dans les écoles primaires et les lycées. «Je crois qu'aujourd'hui, on en a fini avec le combat contre le terrorisme, l'extrémisme, et le radicalisme qui ont frappé l'Algérie».
«Ce même terrorisme frappe actuellement, d'autres pays». Par ailleurs, le ministre «reconnaît les sacrifices des hommes du culte musulman en Algérie qui ont été assassinés dans les années 90, parce qu'ils n'ont pas accepté de céder leurs mosquées aux extrémistes et ont refusé de cautionner leur fatwas extrémistes ainsi que de leur céder la mosquée pour son utilisation contre leur pays».
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