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Aïn Témouchent : les jeunes d'Aïn El-Arba crient leur colère



"Nous vivons dans un douar, pas dans une daïra", vocifère un manifestant.Des dizaines de jeunes d'Aïn El-Arba se sont révoltés pacifiquement, mardi et mercredi, pour revendiquer leur part du développement. À travers des slogans scandés à tue-tête ou inscrits sur des pancartes, ils estiment que leur localité qui a bénéficié du statut de daïra à la faveur du découpage de 1984 n'a finalement pas bénéficié des avantages attendus. "Nous vivons dans un douar, pas dans une daïra", vociférait un manifestant, alors qu'un autre jeune qualifiait Aïn El-Arba de daïra déléguée, dans la mesure où les citoyens sont orientés vers la commune voisine Hammam Bou-Hadjar et chef-lieu de daïra distante d'une dizaine de kilomètres, et ce, faute de structures.
Les protestataires ont commencé, mardi, par bloquer l'entrée du siège de l'APC qui a été littéralement envahi par une marée humaine selon des témoignages, alors que d'autres sont allés jusqu'à fermer l'entrée de la ville qui mène vers Hammam Bou-Hadjar à la circulation à l'aide de branches d'arbres, pneus et blocs de pierres renforcés par un bouclier humain.
Les automobilistes et surtout les transporteurs des voyageurs, dont les taxieurs, furent obligés de contourner ce chemin prenant un autre itinéraire qui passe par la commune voisine Sidi Boumediene (daïra d'Aïn El-Arba), pénalisant ainsi les passagers. Face à cela, un groupe de manifestants a accouru pour fermer la seconde entrée de la ville, celle menant vers Sidi Boumediene, bloquant ainsi toute circulation automobile. Ainsi, ce fut un climat de tension qui régnait dans cette paisible ville.
Les jeunes protestataires décidèrent ainsi de prendre leur sort à bras-le-corps en dénonçant la marginalisation de leur localité laquelle, outre le fait d'être dépourvue des structures socioéconomiques, a vu celles qu'elle recèle détournées vers la cité thermale, à l'image du tribunal et des services de l'administration fiscale (recette et inspection) qui ont été rattachés au nouveau centre des impôts de proximité (CPI) qui englobe les contribuables soumis à l'impôt unique forfaitaire (IFU).
Les citoyens revendiquent ainsi une agence Sonelgaz, une agence BADR dans cette localité à vocation agricole, une agence commerciale de téléphonie, des écoles afin de faire face au système de vacation que subissent leurs enfants. La revendication principale demeure bien sûr celle du projet portant sur la réalisation d'un hôpital qui n'a pas vu le jour, alors qu'il a fait l'objet d'une inscription au milieu des années 1990 du moment que le choix du terrain a été déjà fait. "Nous voulons connaître le sort de cet hôpital qui allait rendre d'énormes services à la population.
Nous sommes fatigués des évacuations vers l'établissement hospitalier de Hammam Bou-Hadjar", dira un jeune protestataire qui dénonce cette léthargie qui perdure depuis des décennies. Mardi à la tombée de la nuit, un groupuscule de jeunes est revenu sur les lieux pour nettoyer et faire disparaître les traces et les débris utilisés pour barrer la route menant vers la cité des Bains.
Hier, ce fut autour du siège de la daïra d'être assiégé par un groupe de manifestants qui sont revenus sur les mêmes revendications. Ils ont exigé la présence de Mme la wali pour lui exposer leur situation et s'enquérir de visu de cette léthargie, car "nous sommes persuadés qu'on lui ment", déclarera l'un des jeunes.
À défaut, la protestation reprendra. Il est utile de rappeler que le sujet de l'hôpital a été soulevé lors de la dernière session en plénière par un élu et que la wali a préféré orienter ce dernier vers un député présent dans la salle qui est lui-même membre de la commission de la santé auprès de l'APN pour lui exposer ce cas de gel ou du détournement du projet en question.
La wali ne s'est pas empêchée d'interpeller les directeurs de plusieurs secteurs pour brosser la situation exhaustive des projets accordés à la daïra de Aïn El-Arba dans le cadre des programmes sectoriels de développement (PSD) et programmes communaux de développement (PCD) en réponse à l'élu qui a considéré que le développement à Aïn El-Arba est nul.

M. LARADJ
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