Le goût des choses exotiques se développe,
dirait-on, d'une manière instinctive. Dans notre société son impression prend
des ailes durant le mois du carême et laisse des gens partir chercher ce qui
est exotique même à distance à des rayons de pas moins de 10 bornes, une façon de
tuer le temps. A pulpe très riche en amidon se transformant en sucre, la banane
est un fruit exotique transcontinental qui traverse des milliers de kilomètres
avant d'atterrir sur les étalages de nos marchés par le biais de réseaux de
commerce internationaux.
Dans la wilaya de Aïn Témouchent, région de raisin par excellence,
la banane se vend entre 100 et 110 DA. Son prix, eu égard aux nombreux aléas
venant se greffer pour le réussir en tant que produit exotique assez délicat et
en raison des difficultés rencontrées pour le véhiculer par différents moyens
de communication, est quelque peu acceptable. Mais quand on sait que Aïn
Témouchent est la région productrice de raisin et que les prix affichés égalent
ou dépassent parfois ceux de la banane qui nous vient du fin fond du monde,
l'observateur avéré s'amène à se poser des questions et s'autorise à faire une
lecture d'analyse que d'aucuns la prennent à la légère.
A
titre d'illustration, le voyageur voulant se rendre à Béni Saf via Sidi Ben
Adda trouve à la sortie de cette dernière ville plusieurs vendeurs de raisin de
table exposé tout le long de la chaussée à quelques mètres du verger viticole.
«100 DA le kilogramme eddi oulla khelli», disait le jeune au chauffeur d'une
Renault Clio qui se dirigeait en direction de Béni Saf. Un confrère d'une
presse francophone à large audience avait posé une question au ministre de
Commerce en rapport avec les prix pratiqués à la banane et au raisin de table
de chez nous. Cela s'est passé lors de la dernière visite du ministre du
Commerce qu'il a tenue dans la wilaya de Aïn Témouchent. Le représentant du
gouvernement ne s'attendant pas à cette question n'était pas en mesure
d'apporter la bonne réponse et est allé à parler du prix de revient de chaque
fruit qui fait la différence. Lors d'un entretien avec le gérant de viticoop,
ce dernier a estimé le prix de revient du raisin de cuve à 30 DA/kg. En terme
de pratiques culturales, l'itinéraire technique est le même. Mais constater une
marge de 80 DA est quelque peu exagéré.
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Posté Le : 22/09/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Belhadri Boualem
Source : www.lequotidien-oran.com