Algérie

Aïn Témouchent Le statut des terres agricoles en question


L'on dirait que les responsables du secteur de l'agriculture sont sur une rive et les agriculteurs sur une autre. Et la distance qui les sépare se rétrécit quand les choses se tassent et s'élargit de plus en plus quand s'échangent entre eux des accusations sur la manière de gérer les deniers publics mis à la disposition des premiers pour le développement du secteur et alloués par ces derniers aux seconds pour la mise en oeuvre des programmes de développement successifs dont le PNDA qu'a financé le FNRDA. «Le couteau a atteint l'os», disent des viticulteurs de la région d'Aïn Témouchent. Cette expression très usitée signifie que la situation est assez grave et que les viticulteurs sont sur un bateau qui ne cesse de chavirer et que personne ne sait s'il va pouvoir revenir à quai même s'il ne va pas atteindre son but. C'est pour la première fois dans l'histoire des exploitants des collectivités agricoles (EAC-EAI) que le droit de jouissance serait mis aux enchères publiques au profit du plus offrant dans le cas où les exploitants ne s'acquitteront pas de leurs dettes auprès des CRMA. Arriver à entreprendre une telle démarche et décider de la sorte illico presto ne cache-t-il pas d'autres desseins a priori encore en gestation ? Tous les scénarios se valent et il ne faut écarter aucun d'eux car les viticulteurs d'Aïn Témouchent sont vraiment dans une tourmente qui ne dit pas son nom d'une manière explicite. Pas moins de 2.000 agriculteurs sont concernés. Et la liste pourrait s'étendre à d'autres. La question n'est pas des cas sporadiques mais il s'agit là de toute une communauté qui est concernée. Elle prend l'allure d'une grande problématique à caractère phénoménal. Les élus des deux chambres issus de l'électorat de la wilaya d'Aïn Témouchent sont interpellés à plus d'un titre pour saisir tout d'abord le dossier dans son ensemble, l'étudier ensuite et agir en dernier ressort pour atténuer les pressions qui pèsent lourdement sur les viticulteurs et agriculteurs de la région. Ces derniers demandent un rééchelonnement de leurs dettes cumulées pendant que les prix des produits viticoles de la commune sont en baisse vertigineuse et pendant que les offices n'ont pas su mettre sur le marché des produits vinifiés de qualité. Présentement des rumeurs tous azimuts se répandent plus vite qu'une traînée de poudre. Et la sensibilité est telle que les viticulteurs d'Aïn Témouchent paraissent déboussolés et ne savent pas distinguer le bon grain de l'ivraie. Si le droit de jouissance des exploitations agricoles est mis en jeu, il constituera certainement une opportunité pour bon nombre de gens qui n'attendent que ça. Et à la limite il vaut mieux que l'Etat restitue ses terres et envisage d'autres formules pour les travailler sans léser les occupants actuels. Envisager la création de domaines pilotes spécialisés à céder dans un cadre de partenariat est une voie à discuter.


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