Aïn Témouchent Du nouveau pour les viticulteurs

A la veille de la campagne de lutte contre le mildiou, qui devait commencer ce mardi à travers l'ensemble des communes de la wilaya d'Aïn Témouchent, le président de la chambre de l'agriculture de Aïn Témouchent, A. Amamra Mohamed, a tenu ce lundi, au siège de ladite chambre, un point de presse. Avant de s'étaler, par le verbe et les chiffres, sur la production annuelle 2007, il a fait part d'une nouvelle décision prise récemment en faveur des viticulteurs de la région. En effet, le président de la chambre de l'agriculture indiquera qu'il s'agit d'une convention-cadre, récemment établie entre le G.C.O. (Grands Crus de l'Ouest), un transformateur qui a déjà fait ses preuves dans la région, et des viticulteurs. Ce protocole d'accord touche quelque 3.000 viticulteurs. La convention est collatérale et les négociations directement transformateur au producteur. Elle est aussi annuelle pour permettre de revoir les clauses et réviser les prix, s'il y a lieu, tous les 12 mois. L'accord engage le G.C.O. à prendre toute la production de raisin. M. Amamra parlera aussi d'une concession obtenue par le G.C.O. pour l'exploitation de sept caves, à Terga, Aïn Tolba, Aghlal, Berkeche, Chabat-El-Ham, El-Amria et El-Malah. La transformation du raisin consiste en la mise en bouteille et l'exportation du produit. La convention a engagé le transformateur, le G.C.O., à accorder une avance au viticulteur, à hauteur de deux mille dinars (2.000 DA) par hectare de vigne. Le G.C.O. a déjà fourni à ses nouveaux associés viticulteurs les produits phytosanitaires, nécessaires à la lutte. La chambre de l'agriculture a exigé un produit de marque reconnue à efficacité garantie, notamment contre le mildiou. Toujours selon M. Amamra, le G.C.O. a fourni aussi les pulvérisateurs d'eau, appareillage nécessaire dans le traitement de la vigne. La campagne étant fixée au 18 mars courant. Le conférencier parlera aussi d'une correspondance émanant de l'ONCV, qui engage cette dernière à rouvrir une cave à Chentouf (5 km à l'est de Aïn Témouchent). L'ONCV propose au viticulteur dix mille dinars (10.000 DA) par hectare de vigne. Toujours, selon le président de la chambre de l'agriculture, l'Etat va subventionner la céréale, particulièrement le blé dur, le blé tendre et l'orge. Mais là le conférencier met en garde sur une éventuelle précipitation des agriculteurs qui veulent se reconvertir. Cette subvention ne devra pas concerner les viticulteurs, explique Amamra. «Il faut qu'il y ait un transfert de vocation étudié, et que l'équilibre soit respecté, sinon l'arrachage va connaître un raz-de-marée sans logique. La chambre de l'agriculture de la wilaya de Aïn Témouchent compte devenir le leadership dans la région Ouest, dans le domaine du raisin de table. Elle va créer un marché de réputation nationale, ou du moins régionale». Enfin, M. Amamra revient aux chiffres, «il existerait aujourd'hui dans la wilaya de Aïn Témouchent, quelque 22.000 hectares de vignoble», dira-t-il, avant d'ajouter que la production a connu une baisse sensible en 2007. Elle est descendue de 280.000 quintaux en 2006, à la moitié (140.000) l'année suivante, soit 50 % de baisse. Le conférencier a expliqué que cette baisse vertigineuse est due aux conditions climatiques et au mildiou. Et sans oublier de parler du vin invendu, il indiquera que la coopérative témouchentoise des viticulteurs «COOPWIT» compte, pour l'heure, 24.000 hectolitres en stock, production 2006, et que le G.C.O. en avait vendu autant, c'est-à-dire 24.000 autres, mais a payé aux viticulteurs qu'à hauteur de 50 %, représentant 12.000 hl. A entendre cette conférence, beaucoup de viticulteurs doivent souffler un ouf de soulagement.