Aïn Témouchent : des vestiaires squattés par des familles

La situation des stades et des terrains de football dans la wilaya de Aïn Témouchent est pour le moins que l'on puisse dire déplorable. C'est ce qui ressort du dossier élaboré par la commission de la jeunesse, sports et loisirs auprès de l'APW de Aïn Témouchent présidée par Mme Aradjane Tamara, qui a brossé un tableau noir sur ce sujet. Il va sans dire que la wilaya compte 2730 adhérents qui pratiquent le football au sein de 24 associations sportives, dont une équipe féminine.En effet, la situation peu enviable de 18 stades communaux sur les 31 recensés à travers la wilaya, qui sont censés participer à développer les énergies de notre jeunesse et renforcer la pratique sportive, a poussé les pouvoirs publics au niveau de la wilaya à engager un budget spécial pour leur aménagement et leur réhabilitation ainsi que le revêtement des terrains en gazon synthétique, dans le cadre du fonds commun des collectivités locales de l'exercice 2019.
En effet, sur les 31 stades, 16 seulement sont homologués par les différentes Ligues, alors que 18 stades sont programmés pour leur aménagement et 11 sont revêtus en gazon synthétique. Le plus intrigant, c'est ce phénomène du squat des vestiaires de certains stades par les familles en quête de logement sans qu'une solution soit trouvée.
C'est le cas de deux familles qui ont pris possession illégalement des vestiaires du stade de la commune d'Ouled Boudjmâa pour en faire un abri ; deux autres familles qui occupent les vestiaires au stade de Tamzoura et dont la piscine abandonnée attire des dealers ; deux autres familles ont squatté les vestiaires du stade de la commune d'Oued Berkèche (daïra de Hammam Bou-Hadjar), alors qu'à Ouled Kihal, le stade abandonné est devenu un abri pour les toxicomanes ; à Hassi El-Ghella, les anciens vestiaires sont occupés par des familles, ainsi qu'à Aoubellil, où une famille occupe le logement de fonction du stade, malgré le fait qu'elle a bénéficié d'un logement social, alors qu'à Sidi Safi une autre famille occupe les vestiaires du stade.
Quant au stade de Béni Saf, selon le rapport de la commission ad hoc, il est abandonné et laissé à la merci des toxicomanes, où même le gazon synthétique a subi des dommages suite à un incendie volontaire.
Face à cette situation, et pour protéger et sauver ces infrastructures pour les mettre au profit de la jeunesse, la commission de la jeunesse, sport et loisirs a émis une série de recommandations, dont celle de hâter les travaux d'aménagement et la restauration des 18 stades communaux pour en faire profiter les jeunes avec la nécessité du suivi périodique et rigoureux de l'opération d'aménagement par le bureau d'études chargé de cette opération.
Une bonne nouvelle pour les femmes surtout, la récupération du stade scolaire de Aïn Témouchent qui bénéficiera d'une opération d'aménagement (vestiaires, éclairage et revêtement en gazon synthétique), puisqu'une fiche technique vient d'être élaborée. La commission recommande en outre de désigner des gardiens pour préserver ces stades et assurer l'entretien et la bonne gestion en coordination avec les associations actives.
Enfin, la commission a proposé l'institution d'un prix pour le meilleur stade en tenant compte de l'aspect de l'hygiène. Les jeunes qui sont exposés à l'oisiveté, dont les conséquences ne sont plus à démontrern à l'image des fléaux sociaux, comme la drogue, le mauvais usage de l'internet et le phénomène de la harga, devront récupérer leurs espaces destinés aux sports et loisirs.

M. LARADJ