Algérie - Revue de Presse



Surprenante baisse de la production halieutique Bien que la flottille soit passée de 172 embarcations en 2000 à 317 en 2004, la production halieutique n?est pas allée en augmentant comme la logique l?aurait voulue. Ainsi, elle n?a été que de 13 818 t durant les dix premiers mois de 2004, soit une baisse de production de 2 366 t (-17%), comparativement à la même période pour 2003. Mais à y regarder de près, ces chiffres sont d?autant plus surprenants que la chute de la production en question a touché surtout celle des démersaux (le poisson blanc), une espèce dont la pêche est financièrement la plus juteuse après celle des crustacés, ceci en comparaison avec celle des pélagiques (poisson bleu). En effet, l?accroissement des moyens de production a précisément concerné, pour l?essentiel, les petits métiers dont le nombre avait doublé en 2003, augmentant sensiblement en 2004 alors que le nombre des chalutiers s?était enrichi de 15 unités. Or, ces nouveaux moyens sont ceux-là même qui pratiquent la pêche aux démersaux et aux crustacés. C?est dire, comme le soutient la rumeur, mais cette fois avec un argument chiffré à l?appui, si une partie de la production est écoulée par le biais du secteur informel. Ainsi sont confirmés en partie ces propos, relativement à la vente de poissons en mer aux bateaux espagnols écumant au large. Il est vrai que, nonobstant cette pratique, la production aurait pu être en augmentation si un certain nombre de contraintes n?entravait sérieusement le développement de la pêche. En effet, la Direction de la pêche déplore la prolifération des méduses qui empêchent toute activité de pêche, le nombre de journées d?immobilisation du fait des conditions climatiques, les pannes fréquentes dues à la vétusté de la majorité des navires et la stricte observance, pour la première fois depuis l?indépendance, de la période de fermeture de la pêche (du 1er au 31 août) dans les limites des 6 milles marins. Il y a enfin les difficultés d?accès au niveau des passes des deux ports de la wilaya qui rendent risquée toute sortie dès que le temps se met à n?être plus clément. Cependant, pour d?aucuns, il reste que ces contraintes objectives n?excluent pas le règne de l?informel sur fond d?omerta dans un monde de la pêche parasité par celui d?une nomenklatura complice, comme il s?en trouve sur le port de Bouzedjar où le wali vient de jeter un pavé dans la mare en décidant la fermeture de la pêcherie, une affaire sur laquelle nous sommes appelé à revenir suite à l?information que nous avons donnée en primeur (El Watan du 18 novembre). Du côté de la Direction de la pêche, on table pour l?avenir sur les investissements nouveaux consentis au titre du programme de soutien à la relance économique. En effet, 63 dossiers ont été agréés et connaîtraient actuellement un taux de réalisation de l?ordre de 61%, un taux qui aurait pu être supérieur si les lenteurs dans le transfert des fonds vers l?étranger n?était victime de lenteurs. En 2005, on s?attend tout de même à la mise en mer de 22 bateaux pouvant embarquer 267 nouveaux marins et augmenter ainsi la production annuelle de 3 460 t. Question emploi, le collectif maritime atteint 3 982 membres, dont seulement 1 393 diplômés, soit une augmentation de l?ordre de 14% avec 476 nouveaux inscrits maritimes entre 2000 et 2004. Cependant, le taux d?embarquement n?est que de 63% des effectifs, le nombre des marins non embarqués se concentrant pour l?essentiel au niveau du port de Béni Saf où la population maritime est la plus importante.

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