Aïn El Hammam : Les bouchers dans le désarroi

La daïra de Aïn El Hammam, à cinquante kilomètres au sud-est de Tizi Ouzou, continue de souffrir d'un manque d'abattoirs. Ce qui contraint les bouchers à se déplacer «jusqu'à Mekla, à plusieurs kilomètres de là, et plus loin à l'occasion des fêtes, lorsque la demande en viande est importante» nous confie l'un d'eux.ourtant la commune de Aïn El Hammam possède un abattoir, fermé cependant depuis plusieurs années, «pour des raisons de non-conformité aux normes en matière d'hygiène et autres», rappelle-t-on. Pour remédier aux carences décelées par une commission de la wilaya, des travaux ont été entrepris sans pour cela qu'un ordre de réouverture ne soit signifié aux autorités locales. «Il semblerait que des travaux devant être réalisés en aval afin de canaliser les eaux usées n'ont pas satisfait la dite commission qui comprend des représentants de plusieurs directions de la wilaya», confie un éleveur.
Pour un élu local, cette fermeture engendre un manque à gagner à la commune, qui ne peut pas procéder à la mise en adjudication de son abattoir que les nombreux bouchers de la région ne cessent de réclamer. «En plus de l'éloignement, nous devons, en hiver, faire face aux difficultés de la route lorsqu'elle est enneigée ou verglacée. Il n'est pas rare dans ces cas là, que les étals demeurent vides n'ayant rien à proposer à leur clientèle», dit un boucher.
L'inexistence d'un abattoir est en soi une porte ouverte aux abattages clandestins. A Aïn El Hammam, on ne sait pas d'où proviennent tous ces camions chargés de viande, parfois dans des conditions à la limite de l'insalubrité. Désemparés, les bouchers ont saisi les autorités locales à plusieurs reprises avec menaces de sit-in devant les structures étatiques, mais en vain.