Algérie - Jeux d'échecs

Ahmed Mentseur. Doyen des joueurs d’échecs à Constantine: Une mémoire vivante



Ahmed Mentseur. Doyen des joueurs d’échecs à Constantine: Une mémoire vivante


Ecouter le témoignage d’Ahmed Mentseur sur l’histoire des échecs à Constantine et ses souvenirs avec les anciens joueurs de la belle époque est un vrai plaisir. Du haut de ses 84 ans, il se souvient en détail de faits remontant à plus de 50 ans.

Natif de la région de Béni Aziz, dans la wilaya de Sétif, Ahmed Mentseur débarque à Constantine en 1962. Il exercera comme administrateur à la direction des services agricoles jusqu’à son départ à la retraite.

«En 1973, je fréquentais le Cercle des finances au Coudiat. En suivant des parties d’échecs, je commençais à m’intéresser à ce jeu; c’était le début d’une passion qui dure jusqu’à nos jours», raconte-t-il.

«Avant l’indépendance, les Français jouaient aux échecs dans les cafés et à l’hôtel Cirta. Parmi les noms que j’ai connus au Cercle des finances, il y avait Darc, Gérard Lavilla dit Gégé et un Yougoslave qui s’appelait Morovotic; ils sont restés en Algérie après 1962», révèle-t-il.

Dans ce lieu de rencontres des échéphiles, l’idée a germé de créer L’Échiquier constantinois.

«Cette association présidée par Si Seddik, puis par le défunt Kamel Bouhrid a été agréée en 1974, et j’ai été le trésorier», rappelle-t-il.

Selon Ahmed Mentseur, L’Échiquier constantinois a reçu les responsables de la fédération algérienne des jeux d’échecs début 1975. Leur but était d’inscrire des participants au championnat national individuel.

«Nous étions deux à participer en 1975, Kamel Boulsane et moi-même», notera-t-il.

Kamel Boulsane, actuellement médecin à Guelma, sera sacré champion d’Algérie en 1976.

«Après des années d’activité, l’Echiquier Constantinois a été dissous en 1989, suite à l’application de la loi d’intégration des associations dans les sociétés. Notre association n’a pas trouvé preneur; le matériel sportif a été offert à la maison de jeunes de la cité Filali», témoigne le doyen des joueurs des échecs à Constantine.

«Plus tard, j’ai contacté Mr Maarouf, responsable des sports à l’APC de Constantine, pour voir si l’APC pouvait prendre en charge l’association. Il m’a demandé de contacter le DJS, Belgacem Makhloufi. Ce dernier nous a proposé de créer une ligue; c’est ainsi que l’idée a été adoptée par un groupe d’amis dans un café au boulevard Belouizdad, ex-Saint Jean», témoigne Ahmed Mantseur.

Le 1er février 1981, sous l’égide du DJS, Belgacem Makhloufi et de Mouloud Boulila, instructeur national de la jeunesse, la ligue constantinoise des échecs a été créée. Des compétitions sportives individuelles et collectives ont été instaurées pour toutes les catégories, filles et garçons.

«Les échecs à l’époque ont vu l’émergence de bons joueurs, dont certains feront une brillante carrière nationale et internationale à l’instar de Soufi Khaled et Amina Mezioud, une joueuse au palmarès difficile à égaler», révèle Ahmed Mentseur.

Ce dernier, qui continue toujours de jouer aux échecs, regrette la régression de la pratique de ce jeu à Constantine, avec uniquement trois associations.

«Depuis six ans la ligue se trouve en état de grâce et de fatalité, c’est pour cela que je souhaite voir à l’avenir de jeunes joueurs désintéressés, honnêtes et intègres pour redonner une nouvelle dynamique aux échecs à Constantine», conclut-il.


Photo: Ahmed Mentseur. Doyen des joueurs d’échecs à Constantine

S. Arslan
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