Algérie

AGRICULTURE A Tizi Ouzou




Colère des jeunes investisseurs Rien ne va plus pour les jeunes diplômés en agronomie de Tizi Ouzou ayant investi dans le cadre du PNDA (plan national de développement agricole). Après avoir lancé des unités de motoculture, pour des services agricoles multiples, une soixantaine de jeunes investisseurs ont vite été déçus en se rendant compte des aléas auxquels ils sont confrontés, les empêchant de mettre en service leur matériel nouvellement acquis. L?un de ces jeunes promoteurs, nous dira : « La Société algérienne du leasing mobilier (SALM, affiliée au ministère de l?agriculture et qui finance les projets en question à hauteur de 50% sous forme de crédit-bail), nous a piégés du fait que, d?un côté, certains d?entre nous n?ont pas reçu la totalité du matériel demandé et, d?un autre côté, le matériel acquis ne convient pas à la nature des terres agricoles de la région ». Pour mieux illustrer leur requête, notre interlocuteur citera « les semoirs bisoc portés qu?on nous a fournis, alors que les investisseurs ont demandé des semoirs bisoc réversibles ». La taille de ce matériel est de trois mètres de large alors que, dans la région, les pistes des champs cultivés sont beaucoup plus étroites. D?autre part, une grande partie des équipements dont ont bénéficié ces jeunes est destiné aux cultures céréalières qui ne sont pas du tout la vocation de la région. Sur le plan administratif, les jeunes promoteurs signalent qu?ils n?ont pas encore récupéré les cartes grises du matériel roulant (tracteurs et remorques), ceci, en conséquence, « nous empêche de circuler et travailler », regrettent-ils. L?assurance du matériel en question, elle aussi, pose problème, selon ces jeunes. En effet, pendant la première année, c?est la SALM qui s?en est chargée et elle a assuré uniquement contre « vol et incendie » et, à partir de la deuxième année, une assurance « tous risques » a été exigée aux promoteurs. Ces dernières semaines, la situation s?est compliquée lorsque la DSA (direction des services agricoles) de Tizi Ouzou a fait appel aux jeunes promoteurs pour signer des PV de réception du matériel. Les unités de motoculture demeurent bloquées depuis leur acquisition, entre 2002 et 2004, et « une bonne partie de ce matériel est déjà vétuste ». Les investisseurs affirment qu?ils ne peuvent pas rembourser les crédits qui sont déjà arrivés à échéance. « Nous n?avons pas travaillé depuis la réception de ce matériel, comment veut-on qu?on rembourse les crédits ? », se demandent-ils. « Ils ont fait de nous des chômeurs endettés », ironise l?un d?entre eux. A l?échelle de la wilaya de Tizi Ouzou, la SALM n?est représentée que par un intermédiaire au niveau de la CRMA (Caisse régionale de mutualité agricole). Ce dernier, sollicité pour de plus amples informations, affirme que « la situation, telle qu?elle se présente, ne peut être réglée qu?avec l?intervention des hauts responsables de la SALM ». Pour ce qui est des remboursements, tant que la société créancière, la SALM en l?occurrence, n?a pas décidé de reporter ces échéances ou le rééchelonnement des crédits, les services de la CRMA poursuivront la procédure qui consiste à adresser aux concernés deux mises en demeure avant de demander la restitution du matériel réceptionné. Toutefois, il n?est pas à écarter une éventuelle issue pour les jours à venir du moment que le directeur général de la SALM affiche une volonté à rencontrer les jeunes promoteurs en vue de débattre de leur problème.

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