Algérie - Revue de Presse

Le sida emporte le fils aîné de Mandela Il y a trois ans, Nelson Mandela lançait une campagne de récolte de fonds pour lutter contre le sida. Sans imaginer que sa famille proche serait directement touchée par la pandémie. Jeudi soir, l?ancien président sud-africain a annoncé, sous un ciel triste et nuageux, que son fils aîné, Makgatho, 54 ans, était décédé des suites du VIH. Dans le jardin de sa maison de Johannesburg, le prix Nobel de la paix 1993, entouré de sa famille, est apparu faible, les traits tirés. Sa voix, pourtant, n?a pas tremblé : « Depuis quelque temps déjà, je dis : ?il faut parler publiquement du sida et ne pas le cacher?. Le seul moyen de montrer qu?il s?agit d?une maladie normale, comme la tuberculose ou le cancer, est de dire ouvertement que quelqu?un est mort du sida. Annoncer une telle chose permet à la famille de conserver sa dignité. » Pour Mark Heywood, porte-parole de la Treatment Action Campaign, qui fait pression sur le gouvernement pour la distribution d?antirétroviraux, la déclaration de Mandela est « un pas en avant très important ». Il y a deux ans, le premier président noir d?Afrique du Sud avait déjà brisé le tabou qui entoure la maladie en annonçant au Sunday Times qu?une de ses nièces et deux fils de son neveu avaient succombé à la maladie. Dans un pays où quelque 5 millions d?habitants sont touchés par le VIH, mais où les personnalités publiques rechignent encore à évoquer le sujet, sa déclaration de jeudi sonne comme un acte politique fort. Et quasiment sans précédent. Seul Mangosuthu Buthelezi, chef du Parti de la liberté Inkatha (IFP), avait révélé en mai dernier que son fils de 53 ans était mort du sida. L?IFP salue aujourd?hui « l?attitude responsable et exemplaire » de Nelson Mandela, « dans un pays dont les dirigeants sont généralement dans la négation de la pandémie ». Une allusion à peine voilée à l?actuel président Thabo Mbeki qui a longtemps nié le lien entre VIH et sida. Allusion aussi à Manto Tshabalala-Msimang, ministre de la Santé, qui avait préconisé un traitement anti-sida à base d?ail, d?oignon et huile d?olive vierge, gagnant le surnom de Garlic » (« Docteur ail »)... Alors qu?il était emprisonné à Robben Island, Nelson Mandela avait déjà perdu un fils, décédé dans un accident de la route en 1969. Les autorités de l?époque lui avaient interdit d?assister aux funérailles. Cette fois-ci, c?est lui qui enterrera Makgatho, avocat discret qui s?est éteint dans la clinique où il avait été admis à la fin du mois de novembre dans un état critique. Après avoir combattu l?apartheid, Nelson Mandela a trouvé « un plus grand ennemi » : le sida, « qui menace notre futur ». L?Afrique du Sud compte en effet l?un des taux de prévalence les plus élevés du monde. Un adulte sur cinq est touché par cette pandémie qui tue plus de 600 personnes par jour.
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