Algérie

Afrique de l?Est




Tension entre le Tchad et le Soudan Le gouvernement tchadien s?est dit, vendredi, « en état de belligérance avec le Soudan » voisin, qu?il rend responsable de l?attaque rebelle de la localité tchadienne d?Adré (est du Tchad) le 18 décembre, tandis que Khartoum a rejeté toute « escalade » et démenti son implication. Le Tchad a accusé à plusieurs reprises ces derniers jours Khartoum d?être impliqué dans l?attaque par les rebelles du Rassemblement pour la démocratie et la justice (RDL), récemment créé, de la localité d?Adré, à la frontière avec le Soudan, ce que ce dernier a nié. Jeudi soir, le président tchadien Idriss Deby a accusé son homologue Omar El Béchir de vouloir « déstabiliser » le Tchad. Le porte-parole a appelé, vendredi, « à l?union » de tous les Tchadiens, alors que le gouvernement est fragilisé par une vague de désertions dans l?armée et de défections au sein du clan Zaghawa, l?ethnie du président Deby dont les membres trusteraient les postes de pouvoir à N?Djamena, ainsi que par l?apparition de nouveaux mouvements rebelles aux contours flous dans l?est du pays. La tension est montée ces dernières semaines entre les deux voisins sur fond d?accusations mutuelles, N?Djamena accusant Khartoum de donner refuge à des rebelles tchadiens et le Soudan accusant le Tchad de mener des opérations militaires en franchissant les frontières. L?est du Tchad accueille plus de 200 000 réfugiés soudanais ayant fui la guerre civile qui ravage la province soudanaise voisine du Darfour depuis février 2003. En mai 2005, selon le journal web africain Alwihda, N?Djamena avait officiellement accusé les autorités soudanaises d?armer plus de 3000 rebelles tchadiens dans des camps d?entraînement au Darfour. Démenti de Khartoum. Puis la montée en puissance des groupes dissidents tchadiens, installés dans l?est du pays, a été considérée par N?Djamena comme favorisée par son grand voisin. En retour, Khartoum accuse son voisin de traverser la frontière et de commettre des vols au Soudan. Le ministre soudanais des Affaires étrangères déclare que des avions militaires tchadiens ont survolé son pays sans autorisation. Démenti de N?Djamena qui, à son tour, accuse le Soudan d?utiliser des déserteurs de l?armée tchadienne pour lutter contre les rebelles au Darfour. Selon des observateurs interrogés par l?AFP, Idriss Deby est tenté d?« internationaliser » ses problèmes intérieurs afin de mobiliser ses alliés extérieurs autour de lui, dont la France. « La logique voudrait qu?elles (les forces militaires françaises stationnées dans la région) soutiennent les forces loyalistes, mais il y a un risque de mettre le doigt dans un engrenage. Si la situation est mal gérée, un enlisement est possible. Or la France a des intérêts au Tchad, mais pas vitaux », a indiqué un universitaire à l?AFP. La France verrait sans doute d?un mauvais ?il Washington profiter d?une déstabilisation du Tchad pour la remplacer dans un territoire qu?elle considère comme sa « chasse gardée », explique un journaliste de l?AFP. Sans compter l?éventuel rôle que pourrait jouer la Libye. En cas d?effondrement du régime, la France, longtemps « faiseuse de rois » au Tchad, n?a pas vraiment de « champion » pour remplacer Idriss Deby qui a pris le pouvoir en 1990. Il est donc probable qu?« on va laisser faire la nature », explique l?universitaire français. Pourtant, vendredi dernier, le chef d?état-major des armées françaises a rencontré le président Deby, avant de passer quelques heures avec des soldats français déployés à l?est du pays. Selon Alwihda, « Paris donne l?impression de réaffirmer son soutien au Président tchadien, à un moment où celui-ci est en position délicate ». Hier en fin de journée, une délégation dépêchée par l?Union africaine (UA) au Tchad et au Soudan était attendue à Khartoum après s?être rendue à N?Djamena vendredi. L?UA estime qu?il est crucial d?éviter une guerre dans la zone où elle a déployé des milliers de soldats de sa force de paix au Darfour.

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