Algérie - A la une


L'impatience commence à gagner les présents au procès en appel de l'affaire Khalifa Bank entamé avant-hier lundi par le tribunal criminel près la Cour de Blida, ce deuxième jour ayant été consacré à la poursuite de la lecture de l'arrêt de renvoi, à partir de la page 39, entamée la veille par le greffier de l'audience.C'est à partir de huit heures que les premiers témoins, les journalistes, les avocats ont commencé à arriver à la Cour, sous une surveillance sans faille des services de sécurité. Les journalistes se sont rendus sur les lieux assez tôt afin de trouver des places non loin du prétoire afin de ne rien perdre de ce qui se dit ou se fait entre les juges et les avocats, l'audition des accusés n'ayant pas encore été entamée. Quand les très nombreux (71) prévenus ont commencé à pénétrer dans la salle par l'entrée qui leur est consacrée, tous se sont mis en place pour attendre l'entrée, imminente, des juges. Comme la veille, Abdelmoumène Rafik Khalifa a paru affaibli, le corps d'une maigreur maladive et les yeux lointains, malgré le sourire qu'il essayait de montrer à tous les présents. Dans la cour, plusieurs caméras des chaînes de télévision nationales et internationales étaient dressées pour ne rien rater, surtout à la recherche d'une des personnalités politiques convoquées mais qui ne se sont pas présentées. Il faut rappeler que c'est là un procès qui risque d'apporter des révélations de la part du principal accusé, Abdelmoumène Rafik Khalifa, révélations qui pourraient toucher beaucoup de personnes et qui pourraient être très gênantes pour elles. Au-dehors, des victimes de Khalifa Bank, dont certaines avaient perdu beaucoup d'argent, attendaient, avec l'espoir, déjà amenuisé, de récupérer leur dû. A l'intérieur de la salle, le greffier continuait de lire l'arrêt de renvoi, rappelant toutes les péripéties de l'affaire et citant des noms de ministres dont certains sont toujours en poste. L'un des avocats de Rafik Khalifa intervint au cours de la lecture pour demander au président du tribunal de rectifier l'appellation de l'affaire qui est ‘Affaire Khalifa Bank' et non Affaire Khalifa tout court. Répondant à des questions posées par des journalistes, l'un des avocats d'Abdelmoumène Khalifa rappelle que ce dernier avait toujours 6 millions d'euros en France, chose reconnue par l'expertise française qui a été effectuée et qui lui était favorable. Le même avocat se demande où est passée cette somme, assez importante, puisque ni la justice française ni la justice algérienne n'en parlent. Il rappelle aussi que le bilan d'expertise définitif concernant la liquidation des biens de Khalifa Bank et des autres filiales en Algérie n'a toujours pas été déposé depuis 2003, situation qui a fait que le montant exact du préjudice subi par les clients publics et privés de Khalifa Bank demeure toujours inconnu. Me Medjouda Merouane affirme aussi qu'il détient des documents financiers qui prouvent que son client Abdelmoumène Khalifa est innocent. La même certitude se trouve chez les avocats des autres prévenus qui affirment qu'il n'y a aucune preuve de la culpabilité de leurs clients. Enfin, la jonction entre les deux affaires, décidée avant-hier par le tribunal criminel, n'a pas été du goût des défenseurs qui affirment qu'ainsi, ils ne voient pas la différence entre les prévenus qui ont été condamnés en première instance et qui ont été innocentés ou qui ont purgé leurs peines : seront-ils considérés comme témoins ou comme prévenus ' La lecture de l'arrêt de renvoi a continué jusqu'à la fin de l'audience, émaillée de temps en temps par l'intervention des avocats ou quelques évènements mineurs. C'est normalement aujourd'hui mercredi que les choses sérieuses devraient commencer avec les premières auditions et surtout, celle la plus attendue, d'Abdelmoumène Khalifa.




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