Algérie

Affaire de la BCIA - Les frères Kherroubi et Nébia devant le tribunal



Le procureur requiert 10 et 5 ans de prison ferme Hier, s’est tenu le procès des deux frères Kherroubi et des deux frères Nébia qui devaient répondre du grief de complicité de dilapidation de deniers publics. Les quatre prévenus sont impliqués dans l’affaire dite des traites avalisées de la BCIA où le préjudice subi par la BEA a été estimé, selon l’expertise, à plus de 13 milliards de dinars. Pour rappel, ce procès a été reporté six fois pour non-transfert d’un des mis en cause. En effet, l’un d’eux, en l’occurrence KH.B., était détenu au niveau de la maison d’arrêt d’El Harrach. Les deux frères Kherroubi sont accusés de complicité de dilapidation d’une somme qui dépasse les 9 milliards de dinars alors que les deux frères Nébia sont, pour leur part, accusés d’un endossement d’une traite dont la valeur égale les 43 millions de DA. Appelés, hier, à la barre, les deux frères Nébia qui se trouvaient sous contrôle judiciaire reconnaîtront leur association dans les activités commerciales avec l’un des principaux accusés dans cette affaire, A.F.B. Toutefois, ils rejetteront, en bloc, la responsabilité de l’endossement de la traite. Le témoignage d’A.F.B. viendra conforter leur déclaration. Ce dernier, détenu lui aussi, déclarera qu’»étant le gestionnaire financier des activités commerciales qui m’unissent aux deux frères Nébia, je déclare que la traite a été endossée à ma demande». Il ira même jusqu’à reconnaître sa signature sur le bas du document qui lui fut présenté par l’un des avocats des Nébia. Par ailleurs, les frères Kherroubi rejetteront, d’emblée, les accusations qui sont retenues contre eux. Kh.B. dira que ses prérogatives ne lui permettaient pas de s’ingérer dans la gestion de la BCIA. «Mon travail se résumait, expliquera-t-il au magistrat de l’audience, à la gestion du contentieux». «Mais vous étiez membre du conseil d’administration ?», lui rétorquera le juge. «Certes, mais cela ne me donnait aucun droit». A la question de savoir qui s’occupait de la gestion de l’agence BCIA d’Oran, il dira que son frère, Kh.M.A., était directeur régional mais que les décisions revenaient au directeur général. «Pourtant, soulignera le magistrat, on vous a proposé pour régler les problèmes de la BCIA ?» «Non, votre honneur, je ne fus instruit des faits qu’après l’éclatement de l’affaire». Une thèse défendue par le deuxième frère, Kh.Ch., qui déclarera qu’il est également innocent des griefs arrêtés à son encontre. «Votre honneur, j’étais vice-président de la société d’assurances Star Hana, mon seul tort a été de soulever le voile sur des contrats, au total de six, qui étaient fictifs». Le juge lui fera remarquer s’il ne s’agissait pas de plusieurs autres contrats fictifs qui seraient passés par sa compagnie d’assurances. «Cela aurait été impossible, lui répondra le prévenu, aucun contrat ne peut être assuré s’il est fictif.» «Pourtant, c’est ce qui s’est passé», lui fut-il remarqué. Pour ce qui est de sa responsabilité au niveau de la BCIA, ce même prévenu restera sur ses déclarations. «Pourtant vous êtes actionnaire dans cette banque»; un point que ne niera pas le mis en cause qui ajoutera que si, aujourd’hui, il est devant le tribunal c’est uniquement parce que son nom a été associé à la BCIA. Après avoir entendu les quatre prévenus, la présidente de l’audience demandera au représentant de la partie civile, la BEA, s’il n’a pas de questions à leur poser. «Oui votre honneur, dira l’avocat de la BEA, mais si je formule mes questions ces derniers se contenteront de garder le silence et c’est leur défense qui prendra la parole. Alors, dans ses conditions, il vaudrait mieux s’abstenir.» Lors de sa plaidoirie, l’avocat de la BEA affirmera que les accusations contre les mis en cause sont fondées et que, par leurs agissements, ils ont été complices dans cette dilapidation dont le montant dépasse les 13 milliards de dinars. Lors de son réquisitoire, le représentant du ministère public a requis la peine de 10 ans de prison ferme contre les deux Kherroubi et 5 contre les frères Nébia, de même qu’une amende d’un million de dinars pour chacun d’eux. La défense des mis en cause plaidera la non-culpabilité de ses mandants. Un incident ne manquera pas, toutefois, de survenir entre les défenseurs des frères Kherroubi. L’affaire a été mise en délibéré pour la semaine prochaine. Hasna Y.
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