Algérie - Revue de Presse


La défense plaide non coupable La journée d’hier a été essentiellement consacrée aux avocats de la défense. En effet, après le réquisitoire, les avocats se sont succédé à la barre pour plaider les causes de leurs mandants. La défense du directeur géné-ral de la BCIA, Bengadi Ahmed, a surtout basé son intervention sur le parcours de son client qui, rappellera-t-elle, a à son actif toute une carrière de banquier. Quant à la signature du refus de paiement des traites, la défense expliquera que son mandant a agi conformément au règlement de la banque, ajoutant qu’il n’a signé qu’après que son patron lui eut présenté une ordonnance judiciaire. La défense du seul mis en cause qui devait répondre d’abus de confiance, Derrar Mohamed Djallal, dira que son client n’avait aucun rôle déterminant, et qu’il s’est conformé au droit maritime, exécutant ainsi les directives quand elles lui étaient données. Pour sa part, l’avocat de Chérif Hadria Ali, accusé dans cette affaire de complicité et contre lequel la peine de deux ans a été requise, il reviendra dans un premier temps sur le parcours commercial de son client, originaire de Sig. Il expliquera que celui-ci est dans le monde du commerce depuis 1976 et qu’il exploitait deux activités différentes. «En 1985, poursuivra l’avocat, il ouvre un compte à la BEA en y déposant 12 milliards de centimes et aura l’idée d’agrandir sa station d’essence en lui adjoignant un relais routier. Pour mettre son projet à exécution, il devait faire l’acquisition d’un espace assez grand. A cet effet, il contacte sa banque (BEA) à qui il expose le projet et demande un crédit d’investissement. Il essuiera cependant un refus de la part de la direction générale pour emplacement non rentable (situé dans la localité d’Oggaz)». «Devant ce refus, ajoutera-t-il, mon client aura alors recours à la BCIA et aux traites, non sans avoir hypothéqué des biens d’une valeur de plus de 4 milliards de centimes qui garantiront ses traites. Mon client a par la suite honoré les trois traites qu’il devait. D’autre part, son compte BEA est à ce jour créditeur». «Cette fâcheuse affaire, tient-il enfin à rappeler, a considérablement altéré l’état de santé de ce prévenu qui a dû passer 21 mois à l’hôpital, dont 65 jours dans un état comateux». Intervenant à son tour, l’avocat de Bengaraa passera en revue le comportement de son mandant au cours de cette affaire, avant d’affirmer que ce dernier est victime et que les traites qu’il aurait signées ont été remboursées.   Hasna Yellès En début d’après-midi, ce sont surtout les avocats des mis en cause prête-noms qui se sont succédé, dressant, chacun, le profil de son mandant et les présentant comme des victimes dans cette affaire. L’exemple du prévenu Ibadri sera le plus illustratif, son défenseur revenant sur la charge familiale qu’il avait à supporter avec une femme malade et un enfant handicapé. C’est ainsi que, signalera son défenseur, lorsque le dénommé Zitouni Fayçal, inculpé également dans cette affaire, lui conseillera de demander un registre de commerce avec lequel ils travailleraient ensemble, il pensera qu’il détient, là, la solution à ses problèmes. «Mais, hélas, cela n’était que mirage !» Et la signature de traites, contre paiement, fera de lui un complice dans cette affaire. Son avocat dira aussi que c’est sa condition sociale qui l’a mené vers ce qu’il appelle le gouffre. Cet avocat ne sera pas le seul à adopter cette stratégie. En effet, celui d’Akouir, un autre inculpé, reviendra lui aussi sur les traites moyennant versement d’une rémunération à son mandant.
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