Algérie

Actualité


La semaine passée, le ministre de l?Education nationale et son homologue de l?Enseignement supérieur ont donné le coup d?envoi d?une grande opération de formation étalée sur une dizaine d?années et concernant des dizaines de milliers d?enseignants du primaire et des collèges. C?est par le biais de l?UFC via l?enseignement à distance que cette formation s?effectuera. Cette louable initiative a pour but - selon ses promoteurs - d?élever le niveau de qualification académique des enseignants au niveau de la licence universitaire. Ce critère est retenu dans les textes du MEN depuis cinq ans. Il s?inscrit en droite ligne de la tendance mondiale en vigueur depuis le début des années 1970 pour tout recrutement dans le corps enseignant. Toutefois, face au gigantisme de l?opération et des moyens colossaux à déployer, des questions s?imposent d?elles-mêmes. Si l?objectif stratégique ne se discute pas - qui oserait le réfuter ? - il n?en demeure pas moins que le processus de mise en ?uvre mérite d?être analysé en détail (nous reviendrons en détail dans un entretien que nous a accordé un expert en formation ). La qualification académique suffit-elle à elle seule à améliorer le rendement de nos enseignants ? L?expérience des Instituts universitaires de formation des maîtres, en France fort instructive. En supprimant les Ecole normales et l?esprit qui s?y rattache dans le recrutement et le cursus de formation, les responsables français se sont rendus compte que les IUFM ont occulté ce qui fait la spécificité de ce métier et la force des critères de recrutement des ex-Ecoles normales : la vocation et la maîtrise de la dimension pratique de la psycho-pédagogie. De plus sans remettre en cause les bonnes intentions du Men, on ne peut s?empêcher de faire le parallèle avec une opération similaire qui avait eu lieu au début des années 1980. A l?époque, le département de Mohand-Chérif Kharroubi avait décidé de mettre le terrain en conformité avec les textes de la Fonction publique qui venait de supprimer les corps de moniteurs et d?instructeurs. A la clé une parodie de formation qui fit accéder en quelques semaines des dizaines de milliers d?enseignants au rang d?instituteur. C?était les fameux chantiers culturels d?été.
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