Algérie - A la une

Acharnement et haine contre la presse


Aujourd'hui, plus personne n'est dupe. Le harcèlement de certains titres de la presse indépendante se poursuit de la part d'un clan du régime, de ses affidés et autres zélateurs de tout poil. C'est toute honte bue que le ministre de la Communication s'en est pris avec véhémence à un «trio de journaux» qu'il a rendu responsables de tous les maux du pays et a appelé les annonceurs privés à ne pas «contribuer à renflouer les caisses» de tels fauteurs de troubles.Pourquoi tant de haine déversée sur ces quotidiens, en l'occurrence El Khabar, Liberté et El Watan, par M. Grine aujourd'hui et présentement ' Parce que ces titres sont tout simplement en tête de file de ceux qui rejettent une quelconque «domestication» au profit d'un clan du régime finissant et autoritaire, dont le ministre est l'un des derniers et ultimes défenseurs, quitte à aller désespérément à contre-courant de l'histoire.Non content d'avoir fait pression, intimidé de grands annonceurs afin de tenter d'étouffer économiquement ces titres, il s'avère, avec l'affaire El Khabar, que Grine et son département ministériel ont été missionnés pour «sévir» contre des empêcheurs de reconduction d'un régime en fin de parcours.Une reconduction voulue contre vents et marées par le clan du pouvoir en place, dévoilée au grand jour à travers la volonté de faire adouber la personnalité de l'ancien ministre de l'Energie, Chakib Khelil, par quelques zaouïas, prélude à un scénario qui avait déjà fait ses preuves quand il s'agissait de «légitimer» le mandat de Bouteflika depuis 1999. Malheureusement, pour les maîtres d'?uvre de ce funeste projet, en dépit des moyens économiques colossaux et de la pression à leur disposition, un tel dessein ne passe pas, en 2016, aussi facilement au sein de l'opinion, plus attachée que par le passé au changement et à l'alternance démocratique.L'acharnement contre ces trois quotidiens est tel qu'il fait perdre au ministre le sens de la mesure et des responsabilités, et ce, au moment où en Algérie, on se devait de commémorer la Journée internationale de la liberté de la presse dans le recueillement, en mémoire de tous ces hommes et femmes de la corporation des journalistes qui ont payé le plus lourd tribut aux côtés des milliers d'Algériens contre le terrorisme. Une haine incompréhensible pour de nombreux citoyens pour qui les propos hostiles du ministre vont à contresens du message présidentiel rendu public pour la circonstance le 3 mai.Mais en rapport direct avec un projet qui ne voudrait souffrir d'aucune opposition, que ce soit de la part de ces titres ciblés de la presse indépendante, des milieux politiques ou encore de ceux du monde économique, parmi lesquels Issad Rebrab, patron de Cevital, objet d'une cabale orchestrée par le ministre de l'Industrie. M. Bouchouareb, aujourd'hui enfermé dans un mutisme médiatique depuis les révélations des Panama Papers, c'est à son collègue Hamid Grine, ancien attaché de presse d'un opérateur de téléphonie mobile, de prendre le relais de cette campagne haineuse.




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