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Accusé, levez-vous !



Accusé, levez-vous !
Oultache sera jugé aujourd'hui par le tribunal d'Alger. La nouvelle avait choqué plus d'un d'autant que le lieu de l'assassinat, le bureau du patron de la police censé être l'endroit le plus protégé, a laissé les Algériens incrédules. Le procès attendu depuis des années promet, en théorie, des révélations et une mise en lumière d'un mobile que la défense du colonel Oultache, alors à la tête de l'unité aérienne de la Direction générale de la Sûreté nationale, dénonce comme acquis lors de la condamnation de son mandant dans l'affaire du marché «ABM-DGSN» où il écopera de cinq ans de prison.«L'objectif est de créer un alibi», dira un de ses défendeurs. L'avocate de la famille du DGSN ne croit pas non plus à l'acte isolé, une thèse qui arrangerait grandement les affaires du sérail, allergique au déballage des affaires en public. Si toutes les parties souhaitent que la vérité sur cet assassinat éclate lors de procès, l'expérience algérienne a montré que certaines zones d'ombre ne seront jamais levées, procès ou pas. C'est donc un exercice périlleux qui attend les acteurs et la liste des témoins à convoquer à la barre devra donner la température ambiante et surtout montrer les limites d'un procès à ne pas dépasser. En effet, la nature des témoins est pour beaucoup dans la complexité des procès jugés en Algérie et la convocation de hauts cadres de la police ou de l'ancien ministre sera révélatrice des lignes rouges tracées ou non.Des questions seront certainement posées, des interrogations resteront en suspens et il est fort probable qu'à l'issue du procès les Algériens resteront comme affamés devant la vérité. Car le procès n'est pas celui des commanditaires, comme voulu par la partie civile, mais de la main qui a appuyé sur la détente. Et comme toujours, c'est la seule coupable pour la justice algérienne qui ne reconnaît apparemment pas les différents degrés d'un crime.
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