Accords d'Evian

La période transitoire entamée après les accords d'Evian nécessite des études et des recherches approfondies, a estimé, lundi à Oran, l'historien-chercheur américain à l'université Harvard, Andrew Bellisari.Animant une conférence intitulée "Les accords d'Evian et la décolonisation : le rôle des commissions mixtes de cessez-le-feu", Bellisari a considéré que "la période transitoire ayant succédé à la signature des accords d'Evian reste très peu étudiée", soulignant la nécessité d'apporter un éclairage sur cette étape importante dans l'histoire de la guerre de libération nationale.Andrew Bellisari qui a travaillé sur les archives conservées à Vincennes (France), a estimé nécessaire d'avoir d'autres regards autour des questions de l'histoire."Il est impératif d'apporter plus d'éclairage sur cette période transitoire par des études scientifiques et des travaux de recherche, notamment autour du rôle des commissions mixtes composées des deux délégations, algérienne et celle de l'armée coloniale", a-t-il souligné lors de cette rencontre, initié par le centre d'études Maghrébines en Algérie (CEMA) en collaboration avec le Centre de recherches en anthropologie sociale et culturelle d'Oran (CRASC)."Ces commissions étaient des institutions très importantes dans la gestion de cette période transitoire, mais leurs actions sont méconnues", a ajouté le chercheur américain, tout en évoquant l'organisation et les dispositions de la délégation algérienne, représentée par l'ALN dans le traitement de certains incidents ayant marqué en cette période transitoire."Malgré des contraintes, dont l'existence de sympathisants de l'OAS au sein de quelques délégations françaises, les délégations algériennes dans les 36 commissions mixtes ont pu travailler et cordonner les actions face aux Français, afin de mener jusqu'au bout cette étape", a souligné l'orateur qui a abordé également le traitement de ces commissions de certains actes de violence, d'enlèvement et de autres.Dans ce sens, il a signalé qu'un grand nombre de chercheurs américains et anglophones d'une manière générale, sont fortement intéressés par l'histoire de l'Algérie et particulièrement par sa guerre de la libération nationale.Le chercheur américain prépare actuellement une thèse de doctorat sur le thème "Vestiges coloniaux : l'Algérie, la France et la culture de décolonisation".