Algérie - A la une

Accès interdit le jour de l'Aïd!



Accès interdit le jour de l'Aïd!
Pour éviter tout contact entre les médias et les personnes âgées qui souffrent le martyre, le foyer de Bab Ezzouar ferme ses portes.Que veut-on nous cacher' Pour rendre visite aux personnes âgées le jour de l'Aïd El Fitr, lundi 28 juillet, vers 14h, le foyer des personnes âgées de Bab Ezzouar n'a pas trouvé mieux que de fermer ses portes, exigeant une autorisation de sa tutelle. «Nous ne recevons pas les journalistes sans autorisation de la DAS», répond le directeur par intérim, depuis quatre ans, dans cet établissement. Malgré notre insistance, ne serait-ce que pour voir cette instruction qui interdit l'accès aux journalistes, d'autant plus qu'il s'agit d'un jour de fête de l'Aïd, afin de discuter avec les personnes âgées du foyer, notre tentative est restée vaine. «Ce sont des instructions de la tutelle», nous lance-t-on fermement. «Vous n'êtes ni le premier ni le dernier journaliste à qui on refuse l'accès», nous lance un des employés qui a soulevé une question de dons dont est ignorée la destination. Veut-il profiter de notre présence pour nous mettre sur une piste' «Il y a des choses qu'on ne veut pas révéler à la presse», ajoute un groupe de travailleurs qui n'en dira pas plus. Alors que l'on s'attendait à un accueil plus chaleureux et convivial à la hauteur de la culture et de la notion de solidarité envers les personnes âgées, nous nous sommes retrouvés face à une autre réalité. Sans directeur depuis quatre ans, c'est un éducateur qui a pris les commandes du foyer avant d'arriver à «instaurer son propre régime à l'intérieur de l'établissement au détriment de la solidarité pour laquelle nous travaillons tous», déplorent de nombreux employés.Le mot «instruction» de la tutelle est devenu, a priori, monnaie courante pour une certaine administration désirant se placer en porte-à-faux en termes d'accueil et culture de transparence, surtout pour ce genre d'établissement qui reçoit des dons à longueur d'année et surtout les jours de fêtes religieuses. S'il y a instruction, ça ne pourrait être que «dans le sens de l'ouverture et la disponibilité d'informer l'opinion», nous dit-on du coté des travailleurs qui n'adhèrent pas tous à ce modèle de gestion, allant jusqu'à interdire aux agents de sécurité de contrôler les va- et-vient des véhicules. «Tous les donateurs passent directement au magasin. Nous n'avons pas de registre pour faire notre travail de sécurité des lieux. On nous interdit tout regard sur la nature, la provenance et la destination des dons», regrette-t-on, tout en s'exprimant sous le sceau de l'anonymat. Répondant au sujet de la restauration des personnes âgées, des témoignages recueillis sur place nous renseignent que les repas du déjeuner sont plus ou moins acceptables. Mais pour le diner, «que du bouillon qui revient à chaque dîner», nous dira une des personnes âgées qui a requis l'anonymat.Contacté par téléphone, un des responsables de la wilaya d'Alger, nous dira, que «c'est anormal et aberrant même de refuser l'accès à une personne quelle que soit sa profession pour rendre visite aux personnes âgées le jour de l'Aïd».Le Snapap pointé du doigtGrogne chez les travailleurs. Pis encore, les employés n'ont pas manqué de tirer à boulets rouges sur leur syndicat qui a fermé les yeux sur leur situation socioprofessionnelle.Des pères de familles qui ont entre deux et cinq enfants à charge, révèlent que le salaire de base qu'ils touchent n'a pas changé depuis des décennies et ce, malgré le changement qu'il y a eu dans les autres secteurs de la Fonction publique.Un employé révèle: «Je suis père de quatre enfants. Le salaire de base a stagné à 9000 DA/mois, bien que j'ai plus de 10 ans d'ancienneté. Avec toutes les primes et indemnités que l'on note dans ma fiche de paie, je n'atteints pas le nouveau Snmg qui est de 18.000 DA actuellement» déplore-t-il.Le syndicat Snapap qui devait prendre en charge les préoccupations des employés préfère garder le silence à présent, au point de faire dans la complaisance avec l'administration qui a instauré un climat de peur. Interrogé sur les prises en charge en cas de décès, on apprend froidement que: «Samedi seulement, il y a eu un décès. Les personnes décédées sont enterrées dans les 48 heures qui suivent, à l'insu de tous», selon des témoignages recueillis sur place.Comme il est question de l'intérêt des travailleurs, il y va aussi de l'intérêt général des personnes âgées qui souffrent en silence.Faute de contrôle et audit pour connaître l'utilisation et la destination des dons des bénévoles (produits alimentaires, habillement...), les employés n'ont pas hésité à utiliser un autre moyen pour qu'il y ait plus de traçabilité dans la gestion du foyer: une lettre anonyme à adressée à la direction de la Fonction publique afin de faire un état des lieux...


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)