Algérie - A la une

Absence de conditions d'hygiène



Déjà qu'au départ, l'on avait conscience que cette rentrée scolaire allait avoir lieu dans des conditions particulières en raison de l'épidémie de Covid-19 et ce que cela allait impliquer comme mesures de prévention et d'hygiène. Voilà qu'hier, le retour des élèves du primaire ne s'est pas fait dans les meilleures conditions, du moins pas pour la plupart.Nombreux étaient, hier, les enseignants et les parents à se plaindre de l'état des lieux. Toilettes condamnées en raison de leur vétusté et en l'absence de maintenance et d'entretien, plusieurs écoles étant dépourvues de femmes de ménage. Sans oublier l'eau coupée en raison de la crise que traversent plusieurs communes de la wilaya. Un mobilier mal en point aussi.
On retiendra la remarque d'une petite fille qui passe en 5e année primaire à sa sortie de l'école de Aïn-el-Turk, qui dira à son père : « Je suis tombée deux fois car la table où je m'assois est penchée.»
L'enseignante qui a accueilli, hier, le wali d'Oran à l'occasion de l'ouverture officielle de la rentrée scolaire au niveau de l'établissement Benzerjeb a fait le buzz sur la Toile par son franc-parler et ses vérités : «A notre arrivée la veille à l'école, des ordures jonchaient la cour. Ayant appris la visite du wali, ils ont vite envoyé des agents nettoyer les lieux. Cela fait 10 ans que nous sommes sans femmes de ménage, sinon, d'ordinaire, c'est nous les enseignantes qui nettoyons les lieux, et les parents d'élèves nous approvisionnent en produits désinfectants.» Et d'ajouter : « Comment voulez-vous désinfecter les lieux en plein corona sans qu'il y ait une seule goutte d'eau dans l'école ' Les parents nous approvisionnent et remplissent les citernes, ils réparent les vitres cassées, les chauffages...»
Ils sont nombreux les établissements où les enfants n'ont reçu aucune bavette ni gel désinfectant. Il y a, toutefois, à relever un point positif : c'est la discipline affichée par les tout-petits. Dans la plupart des cas, les enfants ont respecté les mesures de distanciation dans la cour. Les parents, par contre, restent indisciplinés puisqu'ils étaient nombreux à se coller les uns aux autres à la sortie des écoles pour récupérer leurs enfants.
D'autres parents n'ont pas eu le plaisir d'aller récupérer leurs enfants de l'école, puisque l'établissement leur a tout simplement demandé de rebrousser chemin, l'école étant en pleins travaux, leur a-t-on dit. Il s'agit de l'école Commandant Cherif-Yahia, cité 200 logements à Es-Senia, qui n'était pas au rendez-vous de cette rentrée scolaire tant attendue par les élèves qui étaient heureux de regagner les bancs de l'école. À leur grande déception, tous parés de leurs nouveaux habits et tabliers et contents de retrouver les copains et les copines et l'univers du savoir, ils ont été déçus.
Les parents ne comprennent pas que de tels travaux soient entamés la veille d'une rentrée scolaire. On leur explique que si les travaux n'ont commencé que depuis trois jours, c'est parce que l'entrepreneur ne leur a été affecté que récemment en raison du budget alloué à ces travaux. «Sans qu'on nous fournisse la date d'ouverture de l'école, nous demandant de passer vérifier de temps en temps ! », s'offusque un parent d'élève.
Nous avons contacté la Direction de l'éducation, par le biais de sa chargée de communication, afin de nous enquérir de la situation et du fait qu'au premier jour d'école, l'établissement était en travaux et les élèves invités à retourner chez eux. Notre interlocutrice nous dira qu'une enquête a été lancée afin d'apporter des éclaircissements sur cette question.
Il semblerait que la commune d'Es-Senia rencontre une autre difficulté, notamment au niveau du nouveau lotissement AADL 2000 et 3000 logements, où là encore, les élèves n'ont pas pu regagner leur école, n'étant pas prête à les recevoir. C'est une école en préfabriqué pas encore finalisée, obligeant une majorité à revenir s'inscrire dans leurs anciennes écoles (anciennes adresses d'habitation) en attendant... Il n'y a pas non plus de CEM pour tous les élèves de ces lotissements AADL, et tous s'orientent vers Aïn-Beïda qui affiche aujourd'hui une surcharge.
Amel Bentolba



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