Tlemcen - Abou Qurra


Abou Qurra1 ou Corra ou K'rra, appartenant à la tribu des Banou Ifren de Tlemcen, il sera le chef de la tribu des Banou Ifren. Il est le fondateur de l'opposition des Berbères d'Afrique du Nord à la dynastie des Omeyyades, née d'impôts trop élevés.
Ce personnage mal connu est le fondateur du kharidjisme sufrite en Afrique du Nord2. Vers 736, Abou Qurra professe cette doctrine aux Zénètes et aux Berbères et se voit désigner comme imam et comme chef3.
Entre 767 à 776, il parvient à reprendre aux Arabes toute l'Ifriqiya à la tête d'une armée de plus de 350 000 cavaliers4. Ibn Khaldoun le décrit dans son livre Kitab al-Ibar.


Agadir (actuelle Tlemcen) fut fondé par Abou Qurra le calife de la tribu des Banou Ifren en 790. Agadir devient la capitale des Berbères sufrites. Abou Qurra invite Idriss Ier à séjourner à Agadir. La ville fut construite sur les ruines de la ville romaine de Pomaria. Idriss Ier construisit une grande mosquée5,6.
Biographie[modifier]

Après la mort de Khaled ibn Hamid, Abou Qurra est proclamé calife par les membres de sa tribu7 qui avait pris le pouvoir dans tout le Maghreb central3. Il prend d'abord Tobna à la tête de 40 000 cavaliers8 puis assiège la ville de Kairouan en Tunisie. Toutes les tribus berbères sont alors placées sous son commandement3. Ibn Rustom, qui avait comme épouse une femme des Banou Ifren et se trouvant être le seul Persan de cette armée, se voit également proclamé imam par les Banou Ifren3. Vers 778, ce dernier remplace Abou Qurra et fonde le royaume de Tiaret. Abou Qurra sera quant à lui accusé d'avoir reçu de l'argent pour laisser en vie Omar ibn Hafs, dirigeant de la Tunisie au nom des Abbassides à cette époque. Il saisit alors les biens en possession des Abbassides et fait tuer Ibn Hafs (surnommé Hezarmard et lui aussi persan)3 durant le siège de cette ville9. Abou Qurra et les Banou Ifren se retirent après cette victoire pour retourner dans leur royaume de Tlemcen. Après cette victoire, Abu Qurra abandonne le kharidjisme et le pouvoir en raison des divisions internes des Berbères3.

Conséquence après la révolte

En réaction au siège de Kairouan, Yazid ibn Hatem envahit le Maghreb et fait châtier ses habitants3 : les Banou Ifren perdront des centaines de milliers de cavaliers dans cette nouvelle guerre3 contre les Omeyyades et les Abbassides10,11. La plus puissante armée berbère12 de tous les temps (350 000 cavaliers sans les fantassins3), qui a gagné toutes les batailles contre les Romains, les Vandales, les Byzantins et les Arabes13,14 — les Zénètes n'ont jamais été colonisés par les Romains, ni par les Vandales, ni par les Byzantins15,13 et ni par les Arabes16 alors que la Kahena a remporté deux batailles contre les Arabes avec l'aide des Zénètes et en particulier des Banou Ifren3 . Ces derniers se retrouvent privés des meilleurs dresseurs de chevaux à cause de l'entreprise d'Abou Qurra17,18.
Il faut attendre 50 ans pour que la deuxième plus grande révolte kharidjite menée par Abu Yazid de la tribu des Banou Ifren voit le jour pour combattre les Fatimides3.


Notes et références

↑ Abou Qurra en arabe : ʾabū qurra al-īfrīnīy, أبو قرة اليفريني
↑ Ibn Khaldoun, Histoire des Berbères, traduit par Baron Slane, éd. Berti, Alger, 2003, pp. 848-849
↑ a, b, c, d, e, f, g, h, i, j et k Ibn Khaldoun, op. cit.
↑ Ibn Khaldoun, op. cit., p. 847
↑ La médina de Tlemcen: l’héritage de l’histoire, Fouad Ghomari
↑ In un mondo che assiste passivo alla globalizzazione di "usi", "tendenze" e "prodotti" imposti da poche lobbies e da poche grandi Potenze; in un mondo in cui parossisticamente, allo sviluppo della tecnologia multimediale finalizzata all'incremento [archive]
↑ William J.T. Brown, Kharijite political influences in medieval Berbery, éd. Université du Wisconsin, Madison, 1963
↑ Mahfoud Kaddache, L'Algérie médiévale, éd. Enal, Alger, 1992, p. 29 [archive]
↑ Ibn Khaldoun, op. cit., pp. 848-849
↑ Ibn Khaldoun, op. cit., p. 2 [archive]
↑ Mahfoud Kaddache, op. cit. [archive]
↑ Charles-André Julien, Histoire de l'Afrique du Nord. Des origines à 1830, éd. originale 1931, rééd. Payot, Paris, 1994
↑ a et b Pierre Hubac, Carthage, éd. Bellenand, Paris, 1952, p. 231 [archive]
↑ Lieutenant-colonel Delartigue, Monographie de l'Aurès, Constantine, 1904
↑ Ivan Van Sertima, The Golden Age of the Moor, Transaction Publishers, Londres, 1992
↑ Ibn Khaldoun, op. cit. (voir partie consacrée aux Zénètes)
↑ Idrīsī (trad. Reinhart Pieter Anne Dozy, Michael Jan de Goeje), Description de l'Afrique et de l'Espagne, Leyde, Brill, 1866 [lire en ligne [archive]], p. 102
↑ Mémoires de la Société de géographie de Genève, tome IV, imprimerie Ramboz et Schuchardt, Genève, 1864, p. 46 [archive]


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