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Abdelmalek Sellal à partir de Aà'n Defla



Abdelmalek Sellal à partir de Aà'n Defla
De notre envoyé spécial à Aà'n Defla, Kamel AmarniL'on s'attendait à de grandes annonces gouvernementales au profit du secteur de l'agriculture et des agriculteurs, jeudi denier à partir de Aà'n Defla. Il n'en fut rien ! Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui avait lui-même insisté sur l'importance de la rencontre du 26 novembre avec les agriculteurs dans la wilaya de Aà'n Defla lorsqu'il visitait, début du mois en cours, la wilaya de Blida, se contentera d'un discours généreux, mais général et entièrement improvisé pour l'occasion.Si, à Blida, début du mois de novembre, le discours du Premier ministre destiné aux investisseurs dans le domaine de l'industrie était truffé d'annonces concrètes et saluées par les professionnels du secteur, à Aà'n Defla, il laissera les agriculteurs sur leur faim.La rencontre avec les agriculteurs, jeudi à Aà'n Defla, coà'ncidait, pour rappel, avec la célébration du 41e anniversaire de la création de l'UNPA, l'Union générale des paysans algériens. Un anniversaire célébré avec faste, en présence notamment du Premier ministre et la brochette de ministres qui l'accompagnait pour sa visite officielle à Aà'n Defla, le secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saà'd, le président du FCE, Ali Haddad, son vice-président et président de la Chambre de commerce et d'industrie, Laà'd Benamor, de nombreux anciens ministres de l'Agriculture notamment, d'anciens moudjahidines de la Wilaya IV historique comme Mustapha Cherchali, en plus de 4 000 agriculteurs affiliés à l'UNPA de Mohamed Allioui, venus des 48 wilayas.«Voici mon discours écrit, mais je ne vais pas le lire. J'ai préféré vous parler avec mon cœur», lancera Abdelmalek Sellal au cours de son intervention. En fait, ledit discours écrit, et qui comportait, lui, des mesures concrètes, avait été distribué aux journalistes, la matinée, avant la rencontre. Mais il fut vite retiré ! Pour quelles raisons ' Pas d'explications à ce sujet et les uns et les autres ont dû se contenter du discours improvisé, et donc officiel, de Abdelmalek Sellal. «Comme vous le savez tous, nous sommes face à un tournant. Vous connaissez tous la situation de notre économie, à la suite de la chute des prix des hydrocarbures», commencera par dire le Premier ministre. «Mais la solution est entre nos mains», enchaînera-t-il aussitôt. Puis ce «rappel», qui, sans doute, expliquera, grandement, le changement de dernière minute quant au discours que devait prononcer Sellal. «Il est impossible d'avoir une économie performante, une industrie performante, sans une agriculture performante. Je vous rappelle à ce titre les déclarations du Président Bouteflika à l'occasion de la conférence sur l'agriculture à Biskra suite à laquelle il y a eu 176 000 contrats de concessions. Mais aujourd'hui, il faut aller vers une autre étape. L'agriculture, ce n'est plus une question de 10 ou 15 héctares, mais ce sont de grandes surfaces.»Sellal, prenant toujours le soin de se référer au programme présidentiel, ajoutera que «le plus grand défi, aujourd'hui, est de réaliser cet objectif de réhabilitation du 1 million d'hectares et nous allons le réaliser ! Notamment dans les Hauts-Plateaux et le Grand Sud».Le Premier ministre ne manquera pas d'insister sur le développement des filières stratégiques comme les céréales, les produits laitiers, entre autres. «L'Etat, assurera-t-il , est prêt à continuer le développement du secteur, à contribuer à sa mécanisation » et bien d'autres mesures. Mais, notera-t-il à juste titre, le plus grand problème du secteur agricole en Algérie, de nos jours, reste l'élément humain. «Il y a un grand problème aujourd'hui : c'est celui de la main-d'œuvre .» Il citera un exemple illustratif. «Lors de ma dernière visite dans la wilaya de Biskra, dont les potentialités agricoles sont considérables, les investisseurs ont été jusqu'à me demander de faire venir de la main-d'œuvre chinoise pour travailler la terre. C'est ce que j'avais raconté au Président Bouteflika. Ce n'est pas possible. C'est à ne plus rien comprendre. C'est pourquoi le gouvernement a pris la décision d'ouvrir trois centres de formation spécialisés dans les métiers de l'agriculture à Mascara, ici même à Aà'n Defla et au Sud. Il faut vraiment encourager les jeunes à se diriger vers l'agriculture.»Car, expliquera encore le Premier ministre, «notre objectif ne se limite pas seulement à assurer la couverture de nos besoins alimentaires, mais d'aller vers l'exportation». Comme c'est devenu une constante dans le discours officiel depuis fin 2014, Sellal précisera qu'il s'agit, là , de la nouvelle politique nationale en matière d'économie.«J'ai suivi les débats passionnés à l'Assemblée sur la loi de finances pour 2016. Je tiens à rappeler que le gouvernement a la totale maîtrise de l'économie. Mais nous ne pouvons pas nous permettre de nous aventurer. Il n'est plus possible de continuer à lier notre économie de manière aussi dépendante au pétrole.» Ceci, au moment où les prévisions d'une probable remontée des prix des hydrocarbures se situe au-delà de l'année 2016.«Certes, nous avons encore du pétrole et nous allons même augmenter notre production. Contrairement aux prévisions pessimistes, sachez que nous n'avons, par exemple, exploité que 18% de nos réserves à Hassi Messaoud . Mais il est temps de diversifier notre économie.» Ce qui passe, nécessairement, par le développement d'un secteur «aussi stratégique que celui de l'agro-industrie», conclura le Premier ministre.





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