Algérie

Abdelkader Bouazzara (Directeur de l’OSN) : Concerto pour l’homme-orchestre



Son diplôme de magistère, obtenu au Conservatoire d’Etat de Kiev, lui permet d’occuper une chaire au Conservatoire d’Alger en qualité de professeur de violon. De 1995 à 2003, il a monté l’émission « Musique des peuples » à la Radio algérienne. Son chef d’orchestre, Rachid Saouli, lui, est titulaire d’un mastère en science pédagogique. Ayant fait l’école russe tous les deux, les deux hommes font les beaux jours de l’Orchestre symphonique national. Eux-mêmes sont d’ailleurs très fiers des artistes qu’ils dirigent de façon magistrale. L’orchestre en question se compose de treize violons, deux altos, deux cellos, deux contrebasses, une flûte, deux hautbois, deux clarinettes, deux bassons, un cor, une trombone et deux percussions. Parmi le groupe, on remarque la présence de deux éléments féminins, une flûtiste et une violoniste. L’organisation des concerts est confiée à Samira Aïd que son extrême jeunesse n’empêche pas de concocter des programmes alléchants. Celui mis au point mercredi dernier à l’intention des mélomanes bouiris a montré qu’en matière de programmation, Mlle Aïd n’est pas née de la dernière pluie. Les dix morceaux exécutés par l’OSN, ce mercredi, vers 18h30, à la salle Erriche, a été un grand succès. « Ils ont tous une licence ou un magistère décrochés dans une école russe », a déclaré fièrement ce mercredi le responsable de l’orchestre, qui, quelques minutes avant le spectacle, nous a accordé un entretien. Selon lui, la musique qui a élu domicile en Russie après s’être fixée en Allemagne, en Autriche et en Italie où elle a donné de grands maîtres, a contribué à faire tomber le rideau de fer dans une proportion analogue à celle des idées contenues dans la perestroïka ou la glasnost. Interrogé sur son compositeur préféré, il nous a répondu avec cette affabilité exquise qui le caractérise : « Je préfère vous répondre par cette anecdote : Un jour, on a demandé au grand Rossini quel était à son avis le plus grand compositeur de tous les temps. Il a répondu sans hésiter : Beethoven, mais Mozart est unique. » A propos de Beethoven, il ajoute cette autre anecdote : « Un jour, le grand maître s’apprêtait à donner un récital de piano. Un empereur se trouvait dans la salle de spectacles. Quelqu’un montait sur scène pour chuchoter à l’oreille de Beethoven pour l’avertir de la présence impériale. Piqué au vif par ce manque d’égard à sa personne, le grand maître se levait et quittait la salle. On connaît le cri plein de fierté de l’illustre compositeur allemand lors d’un bal qui avait réuni des hôtes de la haute société : “Il y a eu, il y a et il y aura toujours des princes, mais il n’y a qu’un seul Beethoven, c’est moi’’. » La troisième anecdote est également débitée en guise de réponse lorsque nous lui avons demandé ingénieusement ce que Mozart a voulu dire dans la 40e symphonie dont l’orchestre allait jouer ce soir le 1er mouvement : « Le grand compositeur achevait de jouer un morceau sur son piano lorsqu’un fan s’est approché de lui, et lui avait demandé ce qu’il avait voulu dire par là. Le maître, au lieu de répondre, rejoua le morceau. Il n’y avait rien à expliquer. » Au sujet de Gouraya, le dernier morceau du répertoire, arrangé et orchestré par Rachid Saouli, il dira que c’est un inédit.
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